samedi 28 février 2009

En avant le soleil


Il y avait comme un air de fête dans notre jardin aujourd’hui.
Un soupçon de fierté familiale devant notre beau terreau sortit de notre compost, des enfants qui plantaient des graines, des ouvrages hâtivement consultés, des bulbes oubliés qui prennent de la hauteur et un avant goût de thé à la menthe.
Nous recevions des amies et le soleil était radieux.
Une bien belle journée.

Je me pose des questions. Plusieurs anciens collègues qui me parlent chacun de travailler avec eux en île de France, une proposition plus concrète et tellement tentante, cette envie pourtant de voyage, de laisser enfin les mains libres à mon Chum, cette crainte de ne pas donner assez de temps aux enfants, qu’ils perdent leur Maman là dessus.
Envie, amour, regrets, joie et crainte, tout se mêle et me laisse bien pensive.
Encore une fois il y a des choix à faire.


vendredi 27 février 2009

Crozets

Question super dur...
Mon Chum a acheté des crozets, je me doutes bien qu'il a envie d'un succulent plat savoyard plein de fromage fondu, de crème fraiche et charcuterie le genre de truc qui ne lui rajoutera pas un gramme à lui mais m'ira à moi directement dans les cuisses rien qu'à en respirer l'arôme irrésistible (soupir).

Alors je regardes cette boîte d'un air mauvais, je fais appel à vous, pitiéééé, QUE FAIRE DE PAS TROP GRAS AVEC DES CROZETS ?????

Le premier qui me répond de la faïence je lui fait bouffer ma composition, groupf !

mercredi 25 février 2009

2ème Bilan des marqueurs

Aller, avec toute cette énergie retrouvée je me suis lancée à prendre le RDV pour la prise de sang demain matin.
Pour le bilan des marqueurs...
J'ai beau essayer de jouer au petit soldat, à chaque examen c'est dur.
Quand le médecin m'a prescrit le bilan radiologique (que j'ai passé et qui n'a rien décelé de suspect) il y avait aussi un bilan des marqueurs à faire, évidemment. Et bien sûr j'ai trouvé mille prétextes pour ne pas m'y précipiter.

"Oh vous savez, cela ne sert à rien de le faire trop longtemps avant le RDV avec l'oncologue, après le stress monte et il faut quand même attendre la date de RDV pour savoir si tout va bien"...

Vouiii

Enfin maintenant j'ai le RDV pour cette prise de sang, je ne peux plus reculer.
Voilà c'était dans la rubrique "éthologie du cancéreux, comment gérer deux peurs contradictoires, celle de savoir et celle de ne pas savoir (sic).

Aller je vais faire la technique du changement de sujet brutal... Vous savez quoi ? J'ai contacté les écologistes de ma ville ! :-)

On profite



Le Chum a gommé mon blues sous une grande bouffée de neige blanche et de belles montagnes. En quelques jours les filles se sont lâchées à ski, elles seront rapidement plus habiles que leur Maman à ce jeu là. Le petiot de 3 ans a essayé dans les jambes de son père, il préfère la luge pour l’instant et nous a signifié que de toutes façons il est bien plus attiré par le surf !
Il y avait le Tonton la Tata et les cousines, ils se sont entraînés pour le cas où ils doivent aller en Alaska ! Mais sans blague l’igloo était impressionnant.

Maintenant nos enfants sont très impatients que nous allions habiter vers les montagnes :-)

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Ce matin les enfants dessinent et j'en profites pour faire le tour des blogs, je vois qu'on est beaucoup à s'être mis aux "abonnés fidèles" c'est amusant de voir nos modes de blogs :-)
J'ai encore quelques graines à envoyer.
J'ai toute la maison à ranger et nettoyer, une tonne de linge à laver, faut que je fasse à manger aux fauves et j'ai une flemme immense pfff.

jeudi 19 février 2009

mercredi 18 février 2009

Chat Pot



Baisse de moral en ce moment. Des nuits difficiles à penser à ma famille qui est si loin, qui me manque tant. A ce temps qui passe dont on ne profite pas assez... Je n'aime pas vivre si loin des miens.

Je pense aussi à cette opération qui approche, qui cristallise mes espoirs et mes peurs. A l'injustice du monde qui fait que je vais bénéficier d'une technique avancée de reconstruction en plus de la prévention par l'ablation, alors que la majorité des femmes dans le monde souffrent et meurent en silence.
J'ai essayé de voir si un projet était faisable d'opérer les femmes des villages mais de mes entretiens avec quelques spécialistes j'en ai ressorti que ce n'était pas réaliste, que l'urgence était déjà de bien équiper les grosses villes d'Afrique.

Je garde de mon enfance Africaine cette culpabilité amère de bénéficier de tas de choses basiques que beaucoup de gens n'ont pas, manger à ma faim, être soignée, avoir une belle maison... Mais le luxe enveloppé dans la violence, on n'a rien sans rien... L'amas de jouets et de cochonneries en plastique, je n'en parle même pas tellement cela me fait honte de contribuer ainsi à abimer la planète de nos enfants...

Je me rabats sur des choses basiques, la nourriture par exemple. Mes puces ont fait leurs premiers pas en cuisine, voyez plutôt...


Mignonnes les souris non ?

Et puis j'en avais marre de ces stocks de Gofio* dans ma cuisine alors j'ai recherché des recettes puis j'ai fini par en inventer une, je vous présente le cake au Gofio.


Bon, comme ça n'intéresse pas grand monde vu que vous devez presque tous être en train de vous demander quésako je ne mets pas la recette hein, et puis j'ai la flemme.

Et pour finir je sirote une tisane de kinkeliba,

ça aussi j'en ai des stocks, ainsi que de l'aloé Vera, ce sont mes parents qui ont recherché tout ce qui pouvait faire du bien à mon organisme malmené par le cancer et la chimio... Je déteste l'Aloé Vera mais je prends ma cuillère à soupe parce que c'est mon Papa qui me l'a apporté... Et ma tisane de kinkeliba parce que c'est ma Maman qui l'a dit.
Finalement je ne suis parfois qu'une toute petite fille...


* Le Gofio c’est une farine de céréales (millet, orge, blé, avoine, maïs) grillées et moulues. C’était la nourriture de base de mes ancêtres Guanches.

L'info du jour

Vu dans les dépèches: "Plaidoyer de la France devant l'ONU pour un Giec de la biodiversité".
Cela me semble "à priori" être une bonne chose. Je ne sais pas les dessous de l'affaire évidemment. Mais pour être juste je crois qu'il faut souligner les bonnes choses :-D

Pour me joindre

Hep les copines, copains, je suis bien d'accord pour du troc de graines mais faut me laisser votre adresse :-D
Pour me joindre, c'est tilielle, ensuite arobase et c'est sur gmail.com
Voili voilou ;-)

Ah je récapitule ce qu'il me reste:
Maïs multicolore, Tournesol géant, Potimarron (super bon et ça pousse tout seul).
Citrouille, Patidou (je n’ai pas essayé ces graines là par contre, je ne sais pas si elles vont donner), Thyn (mélange officinal et citron je les ai planté trop proches).

dimanche 15 février 2009

Le temps des Graines


Aller, bientôt ce sera le temps de planter nos jardins.
J’ai fait mes graines l’an dernier (comme chaque année) et j’en ai en RAB.
Qui serait intéressé par des échanges de graines (je veux bien en donner aussi à ceux qui peuvent passer en prendre). On peut s’envoyer une petite enveloppe avec quelques graines, c’est pour des petits jardins hein ;-)
Je suis désolée je dois limiter cette proposition aux copains, copines de la France métropolitaine.

J’ai:

Maïs multicolore (une souche originale non croisée).
Tournesol géant (vraiment immense et après on peut griller et manger les graines).

Potimarron (super bon et ça pousse tout seul).
Citrouille (qui atteint les 15 kg environ).
Patidou (je n’ai pas essayé ces graines là par contre, je ne sais pas si elles vont donner).

Menthe verte (je l’utilise dans mon thé).
Thyn (mélange officinal et citron je les ai planté trop proches).
Bourrache officinale (voir sur la photo, ça donne des petites fleurs bleues superbes que je fais sécher et donne en infusion quand on est enrhumé).

jeudi 12 février 2009

Pourquoi je suis contre les OGM en plein champ et dans mon assiette !



Aujourd’hui, je lis dans l’AFP cette information qui me met en rogne: L’agence française de sécurité sanitaire des aliments (l’Afssa) aurait émis un avis positif sur le maïs génétiquement modifié de Monsanto, (dont la culture avait été suspendue en France l'an dernier). Ce maïs ne présenterait pas de danger pour la santé humaine...
C’est la porte ouverte vers nos assiettes !

Note au lecteur:
Le texte qui suit est assez long et je m'en excuse, mais le sujet est rude et je suis énervée d'entendre qu'il n'y a pas d'arguments scientifiques. Il me semble que la meilleure manière de répondre c'est de déterrer ces articles qui existent, justement, et de les rendre public. J'ai donc regroupé quelques articles de scientifiques indépendants sur le sujet pour vous les rendre accessibles. Maintenant c'est à chacun de se faire une opinion. Et si, au final, l'opinion de la majorité était défavorable aux OGM, la démocratie serait que nous ne les répendions pas sur la planète... Malheureusement sur le sujet du pouvoir alimentaire la démocratie semble avoir du plomb dans l'aile...

D’abord, une précision de taille, je ne suis PAS contre les OGM en général, bien au contraire, j’ai moi même utilisé des “OGM” dans mes travaux de recherche, ces manipulation génétiques sont très importantes pour l’avancée des connaissances et j’y met beaucoup d’espoir pour nous aider à soigner de nombreuses maladies. MAIS je ne dissémine pas les OGM dans la nature et je ne vous les fait pas manger non plus !
Non, je précise bien, c’est bien contre la dissémination des OGM dans la nature et contre le fait de devoir les manger que je me situe.

Pourquoi ?

Je vais vous exposer mes motifs personnels... ET JE PRÉCISE QUE C'EST MON AVIS PERSONNEL, même si je m'appuie sur des PUBLICATIONS SCIENTIFIQUES QUE JE CITES...

Mais d’abord, de quoi parlons nous ? Que sont les “OGM” ?
OGM, cela veut dire “Organisme génétiquement modifié”, il s’agit de plantes ou de bactéries ou encore d’animaux dont on a volontairement modifié le patrimoine génétique dans le but (à priori) de l’améliorer ou lui donner une nouvelle caractéristique. On fait cela en insérant dans l’ADN de l’organisme un ou plusieurs nouveaux gènes (cela s’appelle la transgénèse).

Dans les laboratoires de recherche les OGM sont confinés, c’est à dire que nous avons des dispositifs pour que ces organismes ne se répandent pas dans la nature.

Si vous avez vu ce reportage, vous savez déjà qu’il y a un énorme problème de télescopage entre la recherche scientifique et les intérêts économiques des semenciers... Il me semble anormal que beaucoup d’études citées dans les débats soient entièrement produites par les industriels ou encore que les industriels soient appelés à financer les études du domaine public. Je me méfie donc de ces études car elles pourraient être partisanes et on pourrait donc craindre que devant leurs intérêts économiques des groupes puissent être tentés de manipuler les données de façon à ne faire apparaître que ce qui les intéresse... Ce n'est qu'une "crainte" évidemment, (tout comme la crainte de procès que tout individu libre peut avoir quand il ose exprimer son opinion sur ce sujet là) ;-)

Autre problème, les OGM ont été étudiés sur le principe “d’équivalence en substance” qui dit en gros que l’organisme modifié est équivalent à celui non modifié plus la construction ajoutée, donc on ne prends aucune précaution supplémentaire.
On a l’impression dans ce contexte qu’il n’existe aucune étude scientifique sérieuse et aucun argument pour craindre un impact environnemental ou sur la santé, ors ça c’est faux, des études, il y en a !
Je vous en cites quelques unes que j’ai pu retrouver...


1. Sur les risques de contamination.


Les industriels nous disent que pour éviter la contamination, les plantes sont rendues stériles... peut être mais il semblerait qu’il y ait d’autres contaminations possibles, notamment par des transferts horizontaux (comme ce qui existe dans l’évolution, le passage de barrière des espèces et immunitaire) et que des plantes transgéniques aient une capacité de transfert horizontal très supérieure aux autres. C’est un article paru dans la prestigieuse revue “Nature” (Bergelson et coll., 1998).

Les bactéries présentes, notamment dans le sol, participent à des mécanismes de transferts génétiques horizontaux et on a observé un transfert de transgènes à des bactéries du sol, il s’agissait d’un gène de résistance à un antibiotique... (De Vries et coll., 1998; 2004).

Il y a un vif débat sur la stabilité de la construction génétique, d’autant que pour pouvoir vérifier il faudrait d’abord que les multinationales produisant des OGM donnent toutes les informations sur leurs manipulation génétiques, informations qu’elles protèges pour cause de gros sous. Parmi les arguments trouvés sur l'instabilité de la chose, ce serait que, un gène pourrait coder pour des protéines différentes en fonction du contexte et que le site d'insertion pourrait aussi être instable, donc devenir potentiellement dangereux... Là je ne cites personne car je ne m’y connais pas assez pour trier cela mais j’aimerais l’avis des spécialistes sur le sujet...

Enfin une étude inquiétante, c’est celle de l’équipe du norvégien Terje Traavik (Myhre et coll., 2006), il montre qu’un élément des constructions génétiques utilisées pour modifier une plante, le promoteur 35S CaMV (un promoteur est une séquence génétique qui sert à allumer ou éteindre l’expression d’un gène), peut susciter l’expression de gènes dans des cellules humaines en culture. Or, selon les défenseurs des OGM, cela devrait être impossible puisque ce promoteur n’a normalement cet effet que chez les plantes. Cette étude montre que ce promoteur est capable d’initier l’expression de deux gènes marqueurs dans des cellules épithéliales Caco-2, cellules présentant de fortes homologies avec celles présentes dans la paroi intestinale. Pour les auteurs, ces résultats devraient impliquer des études in vivo et des analyses sanitaires en conséquence !

2. Sur le risque sur l’environnement:

Il y a une chose qui n’est plus à démontrer, une plante OGM lâchée dans la nature va polléniser d’autres variétés de la même espèce, le pollen étant porté très loin. Il existe aussi des contaminations avec les semences. En fait c’est tellement admis que la communauté européenne admet un taux de présence de gène modifié dans des cultures normales de 1%, en dessous de ce taux, donc, nous ne saurons pas si ce que nous mangeons contient des OGM... (Boudry et coll., 1993; Desplanque et coll., 1998; Arnaud et coll., 2003).

Le “fameux” Maïs BT de Monsanto, me semble poser un problème environnemental. Il est transformées pour produire un insecticide naturel, normalement élaboré par la bactérie Bacillus thuringiensis (Bt). Mais là où auparavant on utilisait ponctuellement cette bactérie pour traiter une invasions de chenilles, on a à présent une plante qui va produire en permanence une toxine et qui va donc relâcher cette toxine dans l’environnement (notamment par ses racines) et perturber le sol, cela à dété démontré en 1999 déjà (Saxena, 1999). Sans parler du fait que cela va favoriser la sélection d’insectes résistants, demandant toujours plus d’OGM ou de pesticides !

L’impact sur la biodiversité a été illustré par les effets des OGM sur la survie des larves du papillon monarque. Ce papillon, dont la larve se nourrit d’insectes a été nourrit avec un insecte qui se nourrit de mais. Lorsqu’il mange l’insecte qui a mangé du mais BT, il a des troubles du développement et une survie réduite, bien supérieurs à ce qu’on observe si on le nourrit avec le même insecte auquel on a donné la même toxine mais à l’état naturel (Dutton et coll., 2002; Romeis et coll., 2004).
Ces phénomènes de toxicité environnementale existent aussi pour d’autres OGM, par exemple l’expression d’un gène de lectine dans la pomme de terre GM a des effets adverses sur les coccinelles via les pucerons (Birch et coll., 1999).

Plus récemment une étude sur le milieu aquatique et la faune environnant les champs de Maïs BT révèle que les déchets de maïs transgéniques libèrent leur toxine dans les cours d’eau bordant les cultures et affectent les insectes et donc l’écosystème aquatique (Rosi-Marshall et coll., 2007).


3. Sur le risque à la consommation:
Il y a eu plusieurs études qui ont montré des anomalies chez des mammifères consommant des OGM.
Évidemment il s’agit de modèles animaux, car prendre deux groupes d’enfants (les anomalies s’observent mieux sur des organismes en développement) les mettre dans des conditions strictement équivalentes avec comme seule différence que un groupe mangera sans OGM et l’autre avec puis sacrifier les deux groupes pour examiner leurs organes, avouez que ça pose problème !

L’études de Ewen et Pusztai, publiée dans la prestigieuse revue scientifique "The Lancet" (Ewen et Pusztai, 1999) a fait beaucoup de bruit . Ces chercheurs ont prouvé que l’estomac de jeunes rats nourris avec des Pommes de terre génétiquement modifiées était anormal (prolifération des cellules de la paroi) et que c’était bien du au transgène d’autant que ces rats avaient une augmentation de leur mortalité. Pusztai s’est fait virer pour avoir divulgué ses résultats... Là encore il s’agit d’un télescopage, l’institut dans lequel il bossait était en partie financé par un gros semancier... Pour ceux qui lisent l'anglais, un long article de Pusztai qui reprends les données scientifiques ici.

Une autre chercheuse courageuse a pourtant osé des études sur des rongeurs nourris aux OGM, l’italienne Malatesta, elle montre des anomalies hépatiques (Malatesta et coll., 2002, 2003) et pancréatiques (Malatesta, 2008).

Une autre étude montre encore des anomalies des testicules chez des souris nourries aux OGM (Vecchio et coll., 2005).

Le désherbant Roundup, largement utilisé au point qu’on a des OGM spécifiquement fabriqués pour pouvoir être aspergés de Roundup n’est pas vraiment anodin. D’ailleurs pensiez vous vraiment qu’on puisse ingérer un désherbant sans problème ? (Jiraugkoorskul W et al. 2003 , Tsui M. T. & Chu L. M. 2003 , De Roos A. et al., 2003, Hardell et al., 1999; Marc J., Mulner-Lorillon et al, 2002 et 2004,


4) Les raisons environnementales:


L’intérêt des OGM serait, d’après leur concepteurs, qu’il seraient moins polluant car ils diminueraient l’emploi de pesticides... Ors il semblerait que cet effet ne se produit que les premières années d’emplois. Par exemple, entre 96 et 1998, pour les cultures de coton, soja maîs OGM aux EU, l’emploi de pesticide a augmenté de 23000 tonnes.

Et que dire des OGM faites justement pour résister à l’emploi d’un herbicide ?

Enfin et surtout on a un gros problème justement de contamination des plantes, notamment au Mexique d’où est originaire le maïs et qui possède des tas de variétés précieuses. Et au Canada avec la contamination du colza et aux EU, et partout ailleurs dans le monde où on laisse les monocultures OGM prendre le pas sur la diversité des plantes.

Je ne trouve pas cela rassurant, il me semble que nous avons besoin de cette diversité, si jamais les monocultures étaient décimées par une maladie que se passerait-il ? Et si on découvrait qu’un gène utilisé dans les monocultures mondiales était toxique ? Il me semble que la biodiversité était une protection pour les hommes.

Au risque de paraître vieux jeux, je suis pour mettre nos œufs dans différents paniers...


5) Enfin pour des raisons économiques et politiques:


Tout d’abord il me semble hallucinant que, même en dehors de toute preuve scientifique, une alimentation NON DESIREE par la très grande majorité d’une population soit IMPOSEE !
Cela me semble complètement anti-démocratique !

Ensuite ça m’énerve d’entendre que “la culture en plein champs serait à des fins scientifiques” ! Il faut écouter Roland Rosset (membre de la haute autorité provisoire) dire que “les scientifiques ont besoin de la culture en plein champ” (interview que vous pouvez écouter ici).

Eh bien cela m’évoque le discours des Japonais et de leur pêche “scientifique” à la baleine !
J’ai l’impression que dans ce cas les scientifiques sont une couverture pour imposer ces cultures.
Si on voulait réellement limiter les “pleins champs” aux besoins de la recherche, on se doterait de lois pour cela et les champs scientifiques seraient connus, les bailleurs de fonds de ces recherches déclarés, les résultats publics et on ferait en sorte qu’il n’ ait pas de conflit d'intérêt avec ceux des semenciers (encore moins qu’ils soient bailleurs de fonds), on choisirait des terrains dont la localisation assure un maximum de sécurité pour l’environnement, mieux, pourquoi imposer des champs “scientifiques” en France à une population hostile alors que des champs d’OGM il y en a partout ailleurs et qu’il suffit d’envoyer des scientifiques les étudier ?

Économiquement parlant, cela me pose un problème aussi, les grands semenciers sont en train d’avoir la main mise sur l’alimentation mondiale, ils rendent qui plus est les agriculteurs dépendants en vendant des semences stériles et au passage on perd la diversité et le savoir faire ancestral !

Et cela me pose un problème aussi de voir l’énorme pression sur nos élus, sur nos gouvernements, sur notre recherche publique, d’intérêts privés au détriment du débat et de la volonté du peuple !

Voilà pour tout ça, moi je veux pas qu'on en mette partout et je veux pas en manger... Et vous, vous en pensez quoi ?




Bibliographie:


Arnaud J-F, Viard F., Delescluse M., and Cuguen J. Evidence for gene flow via seed dispersal from crop to wild relatives in Beta vulgaris (Chenopodiaceae): consequences for the release of genetically modified crop species with weedy lineages. Proc Biol Sci. 2003 August 7; 270(1524): 1565–1571.

Bergelson J., Purrington C. B. & Wichmann G. 1998. Promiscuity in transgenic plants.. Nature, 395: 25.

Birch A. N. E., Geoghegan I. E., Marejus M. E. N., Mc Nicol J. W., Hackett C., Gatehouse A. M. R. & Gatehouse J. A. Tri-trophic interactions involving pest aphids, predatory 2-spot ladybirds and transgenic potatoes expressing snowdrop lectin for aphid resistance,., 1999

Boudry, P., Mörchen, M., Saumitou-Laprade, P., Vernet, P. & Van Dijk, H. 1993 The origin and evolution of weed beets: consequences for the breeding and release of herbicide resistant transgenic sugar beets. Theoretical and Applied Genetics 87, 471-478.

Desplanque, B., Boudry, P., Broomberg, K., Saumitou-Laprade, P., Cuguen, J. & Van Dijk, H. 1999 Genetic diversity and gene flow between wild, cultivated and weedy forms of Beta vulgaris L. (Chenopodiaceae) assessed by RFLP and microsatellite markers. Theoretical and Applied Genetics 98, 1194-1201

De Roos A. J., Zahm S. H., Cantor K. P., Weisenburger D. D., Holmes F. F.,
Burmeister L. F. & Blair A. 2003. Evaluation intégrée de multiples pesticides comme facteurs de risque sur les lymphomes non-Hodgkin chez l’homme. Occupational and Environmental Medicine 60: e11.


De Vries J, Wackernagel W. Detection of nptII (kanamycin resistance) genes in genomes of transgenic plants by marker-rescue transformation. Mol Gen Genet. 1998 Apr;257(6):606-13.

De Vries J, Herzfeld T, Wackernagel W. Transfer of plastid DNA from tobacco to the soil bacterium Acinetobacter sp. by
natural transformation. Mol Microbiol. 2004 Jul;53(1):323-34.

Dutton A, Klein H, Romeis J and Bigler F. "Uptake of Bt-toxin by herbivores feeding on transgenic maize and consequences for the predator Chrysoperla carnea ", Ecological Entomology 2002, 27, 441- 7.

Ewen S et Pusztai A. Effect of diets containing genetically modified potatoes expressing Galanthus nivalis lectin on rat small intestine. The Lancet. 1999 Oct 16;354(9187):1353-4.

Griffiths NA, Pokelsek J, Stephen ML. Toxins in transgenic crop byproducts may affect headwater stream ecosystems. Proc Natl Acad Sci U S A. 2007 Oct 9;104(41):16204-8. Epub 2007 Oct 8.

Hardell L. & Eriksson M. 1999. Une étude de cas des lymphomes non-Hodgkin et exposition aux pesticides. Cancer 85: 1353-1360.
Marc J., Mulner-Lorillon O., Boulben S., Hureau D., Durand G. & Bellé R.

Jiraugkoorskul W et al. 2003. Effets biochimiques et histopathologiques d’herbi- cides à base de glyphosate sur le Tilapia du Nil. Environ. Tox. 18 : 260-267.

Malatesta M, Tiberi C, Baldelli B, Battistelli S, Manuali E, Biggiogera M.
Ultrastructural morphometrical and immunocytochemical analyses of hepatocyte
nuclei from mice fed on genetically modified soybean. Cell Struct Funct. 2002 Aug;27(4):173-80

Malatesta M, Caporaloni C, Gavaudan S, Rocchi MB, Serafini S, Tiberi C,
Gazzanelli G. Eur J Histochem. Fine structural analyses of pancreatic acinar cell nuclei from mice fed on genetically modified soybean. 2003;47(4):385-8.

Malatesta M, Biggiogera M, Manuali E, Rocchi MB, Baldelli B, Gazzanelli G. Pancreatic response of rats fed genetically modified soybean. J Appl Toxicol. 2008 Mar;28(2):217-26.

Marit R. Myhre, Kristin A. Fenton, Julia Eggert, Kaare M. Nielsen and Terje Traavik. The 35S CaMV plant virus promoter is active in human enterocyte-like cells. European Food Research and Technology, Volume 222, Numbers 1-2 / janvier 2006.

Marc J., Mulner-Lorillon O. & Bellé R. 2004. Les pesticides à base de Glyphosate affectent la régulation du cycle cellulaire. Biology of the Cell, 96 (avril 2004) : 245-249.

Romeis J, Dutton A and Bigler F. " Bacillus thuringiensis toxin (Cry1Ab) has no direct effect on larvae of the green lacewing Chrysoperla carnea (Stephens) (Neuroptera: Chrysopidae)", Journal of Insect Physiology 2004.

Tsui M. T. & Chu L. M. 2003. Toxicité aquatique de formulations à base de gly- phosate : comparaison entre différents organismes et l’effet de facteurs environnemen- taux. Chemosphere 52: 1189-1197.

Saxenaa D., Floresb S., and Stotzky G. Bt toxin is released in root exudates from 12 transgenic corn hybrids representing three transformation events

Vecchio L, Cisterna B, Malatesta M, Martin TE, Biggiogera M. Ultrastructural analysis of testes from mice fed on genetically modified soybean. Eur J Histochem. 2005 Jul-Sep;49(3):237-42.

Publication Scientifique

Mon dernier article sera publié dans une revue scientifique au mois de mars :-) !

Un seul article pour 2 ans de travail, après plusieurs évaluations par mes pairs, demandes de précisions (avec obligation de répondre aux questions et de transmettre tous les résultats etc etc.). Pour une revue à l'Impact Factor de 3,5 seulement...
A part ça nous avons une "évaluation confortable" nous vilains chercheurs fainéants !

mercredi 11 février 2009

Tag photographique

Teuf m'a taguée. Je dois afficher la 4e photo du 4e fichier se trouvant sur mon ordinateur...

C'est tombé sur un triste souvenir...
C'est Saï-saï, notre chatte qui a disparue il y a un an, juste quand je sortais de ma deuxième opération, on pense qu'elle est partie de son plein gré vivre ailleurs elle ne s'entendait pas avec sa fille. Peut être aussi parce que j'ai été longtemps à l'hôpital? C'est la photo que j'ai utilisée pour les affiches que j'avais placardé partout...
En même temps je me console en disant que c'était un être libre et que j'ai respecté son choix.

mardi 10 février 2009

Pour info

Lettre envoyée à Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche : Voir la pétition et les signataires ici
http://www.anef.org/petitions/index.php?petition=2

Madame la Ministre,

Le 8 janvier 2009, Jean-François Dhainaut, Président de l’AERES*, donnait une conférence à l’université Paris-Descartes (site Cochin) intitulée « l’Evaluation de l’enseignement supérieur et de la recherche : quelles ambitions ? » Après avoir présenté l’organisation, les objectifs et les premiers bilans de l’AERES, il a répondu à plusieurs questions de l’auditoire. L’une de ces questions concernait le très faible nombre de femmes dans les commissions d’experts. En guise d’explication, Jean-François Dhainaut a indiqué que le pouvoir était une affaire masculine et que, par ailleurs, les femmes, en plus de leur métier, doivent s’occuper de la maison, des enfants. Elles n’ont donc pas de temps à consacrer à l’AERES.

La suite de la lettre, notamment la demande d'excuses, ici:
http://www.anef.org/petitions/index.php?petition=2


Avec ça on comprends bien le plafond de verre sur la tête des chercheuses... Moi on m'avait sortit que la commission de recrutement avec dit de moi "entre eux" (ils se sont gardé de me le mettre par écrit) que en faisant mon troisième enfant je montrais que je n'étais pas assez motivée pour la recherche...

Expliquez moi comment ce type n'a pas été viré ?

* L’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (AERES), créée par la loi de programme pour la recherche est régie par différents textes officiels. Elle a été installée par le ministre délégué à l’enseignement supérieur et à la recherche le 21 mars 2007.

Chercheurs dans la rue contre les casse pied.


Solidaire avec les chercheurs (voir le post) je demande que les politiques bénéficient de la même évaluation soit disant "confortable" des chercheurs, deux évaluateurs indépendants (et même concurrents), capables de juger leurs travaux, pour chaque texte pondu !

Sinon j'ai la poisse, le Chum est en déplacement pour une semaine et je crois bien que je me suis cassée un orteil...

lundi 9 février 2009

Pas grand chose

Aujourd'hui bilan pré-opératoire. Ce qu'ils sont gentils dans cet hôpital, ça à l'air d'horribles tours impersonnelles mais dedans il règne une super chaleur humaine. Peut être est-ce que chacun se perd dans les dédales de couloirs et doit demander son chemin qui fait que les gens se parlent ?

Au fait... M'avez vous trouvée dans "la chaine rose" ?... J'ai sur la tête un petit foulard gris avec une lisière rose et je tiens dans mes bras un petit garçon avec des "déposoirs à bisous" bien dodus.
;-)

Il y a eu beaucoup de lectures mais peu de réactions sur mon post très sérieux sur la recherche, vous n'osez pas ?

dimanche 8 février 2009

A nouveau dans la rue


Mardi les chercheurs et les enseignants chercheurs seront à nouveau dans la rue. Pourquoi ?
Lisez déjà déjà mon premier post sur ce sujet...

Depuis des années les chercheurs et enseignant-chercheurs ont eux même demandé la réforme de leur métier pour l’améliorer, se sont réunis dans les “assises de la recherche” par petits comités pour faire les assises de la recherche, ont élaboré ensemble, toutes disciplines réunies un plan de rénovation de la recherche.
Il faut savoir que les chercheurs sont un des corps de métier les plus évalués de France... Bien plus que les politiques qui les jugent ! Pour plus de neutralité les chercheurs Français ont pris l’habitude de se faire évaluer par des confrères étrangers. Ce que les chercheurs voulaient rénover c’est le système de notation des carrières, car des nouvelles disciplines sont apparues, car selon les disciplines on va publier 1 ou 15 articles par an et ça n’a pas la même valeur, donc comptabiliser uniquement le nombres d’articles provoquerait la mort de pans entiers de la recherche.
Et bien d’autres choses qu’ils voulaient rénover...

Le gouvernement, au lieu de les écouter, les a méprisés. Le discours sur la recherche de notre président est atterrant. Un ramassis de non-dits et d”idées préconçues une méconnaissance totale de ce métier. Les gouvernement ne cite même pas l’existence des assises de la recherche, il a pondu à la place une réforme aberrante.
Et le président d'assener au Français qu’il va imposer une évaluation aux chercheurs, voulant faire passer l’idée à la population que les chercheurs sont des fainéants qu’il va bousculer. Que la France serait à la traîne en matière de recherche et d’enseignement. Il a recours aux mensonges, sans hésiter à jeter le discrédit sur un corps de métier qui a pour grand tort de voter majoritairement à gauche...

Dans le projet du gouvernement, la fin du CNRS, se dessine en filigrane, et les chercheurs jugés “mauvais” par le gouvernement seront puni en devant enseigner aux étudiants !
Merci pour les étudiants, il est des pays où on considérerait plutôt que ce sont les meilleurs qui devraient transmettre leur savoir ! Le métier de chercheur est devenu si peu attractif qu’on voit déjà apparaître depuis plusieurs années un désintérêt grandissant des étudiants pour les carrières scientifiques.
Le gouvernement va continuer à précariser la recherche, depuis plusieurs années le nombre de chercheurs statutaires diminue au profit des contrats précaires, c’est le seul métier où il est légal de faire un contrat précaire de 5 ans, ensuite on jette le jeune chercheur devenu trop cher s’il fallait l’embaucher en lui disant, à 35 ans, qu’il est à présent trop vieux...
Pour le gouvernement, il faut donner une apparence d’indépendance aux universités, pour cela il veut nommer des présidents d’université qui auront tout pouvoir sur la carrière des enseignants-chercheurs, les évaluation par les pairs devenant uniquement “consultatives”. Donc un système de carrières et de charge de travail entièrement piloté par le gouvernement avec un système despotique augmentant la précarité des chercheurs.

L'idée de fond c'est que la recherche doit "rapporter plus" à la France. Il faut breveter, il faut privatiser, faire du commerce... LEs chercheurs protestent que c'est la fin de la recherche fondamentale, celle, indispensable qui bien avant la moindre idée d'application accroit les connaissances de l'humanité. Et l'idée encore là dessous c'est d'arrêter de participer à la connaissance en libre accès dans le monde. Car c'est bien là où le bat blesse... Chaque chercheur publie ses résultats qui seront donc accessibles à tous les autres scientifiques dans le monde entier et permettront un accroissement global de la connaissance. L'idée d'un petit malin là dedans serait "et pourquoi mon pays devrait continuer à verser dans l'écuelle mondiale de la connaissance là où ils peut se servir gratuitement sans avoir à participer ?".

Franchement il va falloir le vouloir, démarrer à 1800 euros après 9-10 ans d’études supérieurs et 5 à 10 ans de précarité plus des concours extrêmement difficiles, pour se retrouver sous la direction despotique d’un directeur politique qui ne connaîtra rien à votre sujet de recherche !

Quel autre choix que de manifester, se faire entendre des Français ? Que d’essayer d’obtenir le soutient de la population pour obliger le gouvernement à enfin ECOUTER les chercheurs, reconnaître l'existence des assises de la recherche et regarder ce que les chercheurs qui ont à cœur leur métier ont à dire pour l’améliorer encore !

Allez lire le site de “sauvons la recherche”, faites le savoir autour de vous, empêchons le gouvernement de propager des idées fausses et de saborder la recherche Française !

Le discours du président ici :

Des extraits commentés : http://www.youtube.com/watch?v=iyBXfmrVhrkfeature=channel_page
et
http://video.google.fr/videosearch?q=discours%20sarkozy%20recherche&oe=utf-8&rls=org.mozilla:fr:official&client=firefox-a&um=1&ie=UTF-8&sa=N&hl=fr&tab=wv#

vendredi 6 février 2009

Examens

Ca fait 6 mois... Ce matin j'ai le ventre vide et la vessie pleine, je dois aller au cabinet de radiologie faire un gros contrôle.
Pas bien dormi, mal à la tête. Le Chum, lui, a presque pas dormi du tout.
On a beau dire, vivre normalement, rire, faire des projets, le spectre plane là au dessus de moi. On a peur.

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Edit au retour du labo... TOUT VA BIEN ! Pour l'instant pas de métastases à l'horizon. Doctoresse très sympa qui a fait ça avec douceur et attention dans un cabinet de ville que j'aime bien. Reste le bilan sanguin à faire. Prochain gros bilan en Septembre. Nous attendions ces informations pour être sûr du départ.
Donc..
A NOUS LE MONDE, on arrriiivve ! :-D
Prochaine grosse montagne médicale, l'ablation-reconstruction préventive en mars...

mercredi 4 février 2009

CA BOUGE !

On se décide au dernier moment à essayer d'aller passer 3-4 jours pendant les vacances dans le jura, vers Genève, histoire d'explorer la région et les pistes de ski.
Mais aucune idée d'un hôtel ou appart pas trop cher...
Alors je fais un appel à ceux qui connaissent le coin, si vous avez des adresses, je suis preneuse par mail!
Merci d'avance...

PS. Au fait, mais oui, j'avais oublié de faire l'annonce officielle ici, alors Mesdames et Messieurs c'est (presque) officiel, si tout va bien, si pas de catastrophe, si ma santé est bonne, si les universités ne se sont pas effondrées, nous partirons 1 an à Genève à partir de cet été !!!
Et comme je le disais plus haut, on va essayer de trouver un logement côté Juras, dans le pays de Gex.

Pour le logement, on est pas difficiles, on veut, pour moi, une maison confortable avec la nature à portée de pieds un jardin si possible avec un arbre fruitier, 4 chambres au moins et une belle cheminée... Pour le Chum, la vue sur le Mont Blanc et encore la vue sur le Mont Blanc et toujours la Vue sur le Mont Blanc !

lundi 2 février 2009

Chercheuse

Chercheuse je suis et chercheuse je resterai toujours. Ce n’est pas une question d’avoir un poste ici ou là, c’est un état d’esprit, une façon de regarder le monde qui ne peut m’être retirée.
On ne peut pas devenir chercheur(euse) par hasard. Il faut tellement d’acharnement, tellement d’années d’études, d’heures de travail, il faut retirer toutes les barrières entre la vie privée et le monde professionnel. On VIT chercheur.

Pour moi, c’est une passion qui s’est révélée dans mon enfance, des heures passées à regarder les animaux et les plantes. Je me souviens d’une bataille entre des fourmis et des termites qui m’a laissée scotchée jusqu’à ce que la nuit tombe et que mes parents me retirent du jardin manu militari, je me souviens de mois passés à apprivoiser des chats sauvages, je me souviens de la main de ma grand mère caressant ses plantes avec passion et de moi buvant ses gestes et ses paroles, je me souviens de mon père fâché car j’avais une fois de trop “gâché” une pellicule à ne photographier QUE la nature, je me souviens des kilomètres dans la brousse, seule, à vivre dans la nature, je me souviens avoir admiré le ballet des crabes, je me souviens avoir essayé de dévier les fourmis de leur trajet pour voir si elles trouvaient leur chemin à l’odorat où à la vue... mes premières expériences sans doutes. Et je me souviens de la boîte du petit chimiste, le plus beau cadeau d’enfant, d’avoir fabriqué des boules puantes et distillé de l’alcool. Puis j’ai essayé de comprendre comment les conversations des grands se déroulaient et d’avoir expérimenté de les modifier ou les influencer en glissant le bon mot au bon moment, parfois juste pour les voir se disputer entre eux. Je les regardais se fâcher, fascinée et c’est sans doutes là que j’ai décidé que j’étudierai la manière dont les gens pensent, ce “qu’ils ont dans le cerveau”.
Sans doutes aussi parce que les hurlements ce n'était pas que destiné aux adultes. Je voulais comprendre ...
Il a fallu travailler très dur, rencontrer les bonnes personnes, travailler encore. Et je me souviens de la fierté de mes parents quand j’ai soutenu ma thèse.

J’ai travaillé dans plein de laboratoires, j’ai vu plein de bonnes choses et des mauvaises aussi. Des gens passionnés et bosseurs et des gens abusant de leur pouvoir sur les étudiants aussi. J’ai débuté avec une prof. qui m’a prise par la main pour tout m’apprendre, patiemment et surtout m’apprendre comment poser ma pensée pour en faire une question scientifique. Je lui dois tout. Petit à petit le visage de la recherche s’est modifié. Les professeurs sont devenus les gestionnaires de troupeaux d’étudiants, sans aucune considération pour leur avenir, gérant leur stock de matière première humaine pour en tirer le maximum avant de s’en débarrasser. Les labos sont composés de très peu de titulaires et une majorité de “non permanents”, façon élégante de désigner ceux qui n’ont pas de poste et vont devoir se battre entre eux pour arriver à un avoir un, vont devoir passer plusieurs années à louvoyer et remplir des dossiers pour faire émerger leur CV. A un moment personne ne se demande ce que ça fait, de jeter les gens les uns contre les autres, de favoriser l’individualité pour des recherches qui se font avant tout en équipe et où c’est un groupe qui devrait avancer ? Mort aux plus faibles, à ceux qui ne rapportent pas où “gênent” la recherche de fric, c’est ainsi que des pans entiers de la recherche ont disparu, faute de financement, je pense à l’éthologie notamment, une catastrophe en France.
J’ai vu aussi des gens indignes profiter de mes travaux pour asseoir leur poste, je me souviens de soit disant chercheurs qui devaient m’aider dans des travaux de neuropsychologie et qui non seulement n’ont rien fait mais en plus m’ont saboté une partie de mon travail. Le psychiatre malhonnête et incompétent a été récompensé par un poste hospitalier faisant valoir mon travail qu’il a présenté comme le sien et moi je n’ai eu qu’à m’expatrier.
J’ai vu aussi la recherche être attaquée, pensez aux créationistes, à tous ceux qui mentent en se faisant passer pour des chercheurs et en attaquant la recherche sur ce qu’elle a de fondamental, le doute. Il est facile de dire qu’un chercheur n’est pas sûr de lui car il tient toujours pour réfutable les arguments qu’il avance. Et dans un monde où les plus arrogants qui tirent les ficelles voudraient faire croire qu’ils maîtrisent tout, accepter que le propre de la recherche est d’avant tout être réfutable c’est difficile à avaler. Le doute, la réfutabilité, qui sont notre force, le fondement même de notre manière de penser sont perçus comme des faiblesses.

Aujourd’hui les chercheurs sont dans la rue. Encore. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme depuis plusieurs années. Les chercheurs ont dit depuis longtemps que leur système devait être réformé, ils se sont pris par la main, ont fait les assises de la recherche, des milliers de chercheurs, par petit comités, ont réfléchi à ce qu’il fallait faire pour sauver et améliorer la recherche Française. Le plan à été finalisé et présenté au gouvernement... Qui l’a jeté à la poubelle !
Aujourd’hui le gouvernement nous propose une réforme qui ne reprend rien des propositions des chercheurs. Dans une logique totalitaire on veut changer l’esprit même de la recherche pour en faire un outil au service non du savoir mais de la production d’argent. La seule question posée sera “combien ça rapporte?”.
Le savoir est méprisé, c’est devenu la quête des faibles et des fainéants, selon ceux qui nous dirigent.
Qu’es ce qui ne va pas dans ce qui est proposé ?
Tout simplement une méconnaissance totale de ce qui fait la recherche. La liberté. Le gouvernement, en prenant le pouvoir sur les moyens de la recherche, entend limiter les moyens aux seules études qu’il estimera intéressantes. Le CNRS, qui pourtant fonctionnait bien, est menacé, il devrait se fondre dans les universités qui sont déjà asphyxiées.
Pourtant, si au 19 ème siècle le gouvernement avait tenu une telle position, pour développer les communications il aurait tout misé sur... les pigeons voyageurs !
La science doit être libre car elle est CREATIVE. On ne peut pas limiter la pensée d’un artiste sans gravement nuire à sa créativité.
C’est assez étrange, d’ailleurs, de voir un gouvernement “libéral” être aussi dirigiste sur la recherche.
Qui plus est, en rendant la recherche publique dépendante des entreprises et de l’état, on ôte tout moyen de rétrocontrôle sur les effets pervers d’une commercialisation rapide des découvertes.
Le système américain tant vanté a des pieds en argile, les gardes fous sur les toxicité et les pollutions ont été étranglés.
Savez vous que les premières découvertes sur le pouvoir addictif de la nicotine dans le tabac ont servi aux industriels à augmenter les doses de nicotine dans les cigarettes ? Et quand c’est devenu illégal ils ont tout simplement sélectionné les plants les plus riches en nicotine...
Quand la science est au service du profit et non de la connaissance !
Allez lire le site de “sauvons la recherche”, c’est édifiant.
http://www.sauvonslarecherche.fr/

Pour ma part avoir eu des enfants d’abord puis un cancer ensuite, a avancé mon âge au delà des limites d’âge (illégales et systématiques) pour avoir un poste.
Mais avoir vécu dans les laboratoires et vu la recherche se dégrader et ne profiter plus qu’aux plus mercantiles ne me donne pas non plus envie de me battre pour cela.
Je rêve d’une recherche libre où je puisse avancer sur mes idées sans contrainte. Continuer à travailler en équipes, si stimulantes, sans avoir une arrière pensée de compétition pour un poste ou sans devoir se dire qu’on tire un maximum de ce DEA, ce thésard ou ce post-doc sans lui offrir aucune possibilité d’avenir.
Pour cela une seule solution, travailler à mon compte. C’est possible car je suis aussi clinicienne. Je peux vendre mon expertise en tant qu’entreprise auprès des laboratoires publics, puisqu’il n’y a plus d’argent pour embaucher du personnel mais pleins de moyens pour collaborer avec le privé... Et ça me permettra aussi d’avoir le droit de donner mon avis.
Mais je n’ai aucune connaissance en économie ni en gestion, alors souhaitez moi bonne chance !
Aidez nous à sauver la recherche !

dimanche 1 février 2009

Un truc qui bouge


C'est pour le jeu de Dr Caso.
Faut "Un truc qui bouge"


Alors j'ai choisi mes jolies bébé araignées. Ca bouge bien ;-)