jeudi 28 octobre 2010

Nos nouvelles Voisines

Hier, il y a eu deux grands évènements dans la maisonnée.
La venue de Sissi et de 3 de ses enfants et l'arrivée des nouvelles voisines.

Deux sujets que je traiterai complètement séparément sinon vous allez m'accuser de perfidie.

Alors Sissi, c'était "trop bien" ont dit les enfants, le seul bémol qu'ils ont mit c'était au moment du départ, mais pourquoi ils doivent partir hein, c'est les vacances, on les garde !
Vous avez échappé de justesse à la prise d'otages ;-)

Puis je les ai fait bosser, c'est pratique. Hop une perche et aller, faut ramasser les pommes, non mais, ça se mérite la tarte aux pommes !
Faut dire que pour le gâteau, il y avait une concurrence déloyale, LE VRAI St Genix apporté par nos visiteurs, on ne peut rien faire contre une recette secrète depuis des générations de pâtissiers...

Les enfants... On ne les a pas vu, ils ont joué tant et plus, dedans, dehors, dans la cabane dans le pommier, ils seraient resté un peu plus et c'est sûr que mes filles auraient entrainé les garçons dans la forêt pour des sensations fortes genre traquer la laie et ses marcassins qui vient à l'aube manger les pommes tombées pendant la nuit... Le truc pas dangereux du tout n'est ce pas.
Mais j'ai la vague impression que les fils de Sissi, qui ont grosso-modo le même age que mes chipies, se seraient volontiers laissés entraîner ;-)

Nous avons voulu faire quelques photos.
Sissi, la pauvre, un "cépamoi" lui a perdu son cable, pas d'apareil.
Rhooo mais MOI je peux hein.
J'ai sortit mon petit numérique automatique. Tiens, pas de batterie.
Bon alors mon gros Canon, l'écran est cassé mais le reste, ça marche, on les verra en les sortant, voila tout.
Heuuu, ce matin, après avoir fait de la place sur mon disque dur, j'ai sortit les 350 photos (330 prises par les enfants de chamois de (très) loin (sic)...
Ben celles d'hier, toutes blanches ! Rien, nada, le problème est plus sérieux que ce que je pensais...
Pas douées hein.

Du coup je suis ressortie ce matin photographier mes voisines. Pas de bol, elles paissaient à l'autre bout du champ, mais quand même, au final, les voici, ces belles damoiselles tant attendues par les enfants.
Et ne dites pas "oh, les Vaches !", la fermière nous l'a bien expliqué, ce ne sont PAS des vaches, ce sont des adolescentes, des Génisses. :-)

Elles sont belles hein, nous on les adore.

lundi 25 octobre 2010

Vacances, j'oublie tout !!!

Youpie, c'est les Vacances !!!
Maintenant j'ai 3 mouflets surexcités à la maison, ce qui m'AIDE BEAUCOUP dans mon boulot...

En ce moment, recensement des professionnels à qui annoncer mon Cabinet de Neuropsychologie, Recherche de financements pour mes projets de recherche.
...

Seulement quand les enfants sont calmés, la cuisine faite, les catastrophes parées etc... Je les occupe, file dans mon bureau et je MORD si on me dérange, très pratique...

Chouette les vacances :-) !

Heureusement il y a les copines qui vont venir me voir, ouf, quand on les regroupe, les mouflets, ça finit par s'annihiler, si si !

Aller, je les adore mes petits monstres, bientôt je vais vous montrer les super T-shirts que je leur ai fait avec MES photos du tour du monde ;-)

mercredi 20 octobre 2010

Je ne publierai pas mon texte sur la chaine Rose.

Je ne vais pas publier mon texte sur la chaine rose, j'ai pu lire le règlement ce matin...
Je suis désolée, même auprès des gens de ce concours, n'y voyez pas une attaque personnelle, sur le fond je trouve très bien de verser des sous à une association. Mais il y a 3 choses qui me dérangent suffisamment pour que je ne puisse pas le faire.

1) C'est bien un concours, il y a un week-end à Paris à gagner. Et comme Mony je pense que parler du cancer ne peut pas faire l'objet d'un concours. Il n'y a pas de concours de misère...

2) Je refuse que mon histoire et mon texte puisse devenir la propriété d'un laboratoire et je cites:
"Chaque candidat autorise le laboratoire Roche à reproduire tout ou partie de son texte sans contrepartie financière, sur tout type de support (...)"

3) Je désire garder mon anonymat, le blog ne me permet ma libre expression qu'à partir du moment où j'y suis anonyme ou bien que ceux qui savent qui je suis, je les connais aussi...
Et, je cites encore :
"Le laboratoire Roche s’engage à citer le nom et prénom de l’auteur lors de la reproduction de son texte...".

Voilà, désolée de vous avoir incités à participer sans avoir lu tous les détails avant, cela dit vous pouvez le faire quand même. Si je le fais moi même ce sera alors avec un texte insipide.
Mony, au cas où je te signales que tu peux retirer un texte.

Je laisse mon texte publié en dessous, j'ai changé la fin pour mieux exprimer ce que je pense, que à présent nous devons tous nous interroger sur les causes de l'augmentation du nombre de cancers, et ça, je pense que la Société doit absolument le faire.

La chaine Rose, encore

Je me suis levée un fade matin d’automne dans cette chambre d’hôpital, presque étonnée d’avoir dormi un peu. J’ai pris une douche et je me suis longuement regardée dans le miroir. J’ai touché ce sein que l’on va m’ôter, ce physique de jeune femme qui va disparaître. Je l’ai caressé tendrement, imaginant le scalpel du chirurgien.
Je n’ai pas pleuré... Je n’ai plus d’émotions, elles se sont enfuies ce jour là, se terrent pour les batailles à venir.
Je regarde l’essentiel. Je veux VIVRE, je veux rester auprès de mes trois enfants. Ils sont si jeunes, je n’ai pas le droit de mourir, de les laisser orphelins.
Je saurai bientôt si les ganglions sont atteints, si l’énorme tumeur s’est propagée ailleurs...

Je quitte l’atmosphère chaleureuse de l’hospitalisation pour passer dans le monde froid des salles d’opération. Sur le pied du lit il y a une étiquette… Des gens masqués passent et ne regardent que ça, comme on regarde le nom accroché au pied des cadavres. J’ai peur, je me sens terriblement seule. Un enfant pleure, il s’éveille de son anesthésie il appelle sa Maman. Une femme rit.

Je sens une étrange fureur monter en moi. Pourquoi un cancer ? Pourquoi si jeune alors que j’allaitais mon fils ? Pourquoi le nombre de cancers augmente ? Et ces enfants malades, comment la société peut elle accepter la dégradation de sa santé ? Qu’est ce qui nous empoisonne ?...

On m’endort, on me réveille, je suis projetée bien malgré moi dans cette nouvelle vie de cancéreuse...

Plus tard en Hiver...
Cela fait 2 heures que je suis là, dans cette salle d’attente. J’ai l’habitude. Il y a eu les nombreux examens du bilan d’extension et une nouvelle opération, des ganglions, qui m’a laissée handicapée du bras. Toujours attendre, toujours patienter.
Attendre est le traître mot ici.
J’ai sorti mon bloc de papier et un stylo, depuis que je suis là, je rédige d’étranges chroniques, les “chroniques de salles d’attentes”. C’est une mise à distance, un remède magique, avec cela, je ne suis plus une cancéreuse mais une ethnologue, je suis plongée dans une population tribale qui m’enseigne ses étranges us et coutumes dont j’essaye de comprendre les mécanismes fondamentaux.

Une jeune infirmière surgit régulièrement du cabinet, pour lancer un nom de patient d’une voix forte. Elle va bientôt m'appeler et me désigner la porte du SAS, me demander de me déshabiller avant de rentrer.
Elle, elle va entrer par la porte du personnel soignant...
Derrière le SAS, il y a 3 personnes, parfois plus. Il y a dans cette manière de faire, un relent putride de travail à la chaîne, d’abattage des corps malades...

C’est le printemps... Je n’ai plus de cheveux ni de sourcils, je sors d’une semaine en chambre stérile après une aplasie dès le début de la chimiothérapie. Mon grand père vient de mourir ainsi que ma vieille voisine. Je suis allée aux enterrements, affrontant l’angoisse de ma famille. La roue de la vie a tournée, elle est exactement au dessus de moi m’écrasant de sa masse immense.

Mes filles ont compris deux choses essentielles et redoutables : que leur maman peut mourir… que elles même sont mortelles.
“Elles vont bien, gèrent bien, le principal c’est qu’elles puissent en parler” à dit la psychologue de l’hôpital. Et à ces mots j’ai compris d’un coup… Elles ont 6 ans et elles sont assez grandes pour tout comprendre et elles sont assez fortes pour l’admettre. Mes enfants arrivent à jouer et c’est moi qui pleure.

Mes “ chroniques” ne sont là que pour me protéger contre l’angoisse, J’ai écrit sur le carrefour de mes vanités pour avouer ma forfaiture. Pourtant, je continue d’écrire et  étrangement, des centaines de personnes viennent me lire chaque semaine, comme si cela apaisait leurs propres angoisses....

L’été est arrivé, j’en suis à ma dernière chimiothérapie, on parle de risques et de tests génétiques. Je supplie pour que l'on m’enlève préventivement l’autre sein. On refuse de principe, on me raconte des horreurs de femmes abandonnées par leur compagnon, l’image du corps insupportable. Mon homme se tient debout à mes côtés, il affronte toutes les tempêtes, il ne faiblira jamais.

Moi, je suis à bout de souffle, mon corps n’est plus que douleurs, je ne dors plus, je n’arrive plus à m’occuper de mes petits. J'ai eu ce courage ignoble de demander à nos familles et à nos amis d'entourer mes enfants, de leur offrir de l'amour, d'élargir leur cercle pour le cas où je ne survive pas.  Ils ont eu la force d'accepter et de comprendre. Les grands mères sont venues nous aider, à tour de rôle, elles vivent avec nous. Tous se sont enfin resserrés autour de nous, autour des enfants...

C’est la fin de l’été, je suis à la plage avec mes enfants, chemise boutonnée jusqu’au col et grand chapeau car je protège ma peau brûlée par la radiothérapie. La machine est encore en panne, ces soins sont interminables...

L’automne est là, les traitements lourds sont finis, je ne prends plus qu’une hormonothérapie et prête mon corps à la recherche. Nous avons enfin entendu le mot merveilleux “rémission” et fêté cette victoire. Je reprends goûts à la vie mais j’ai changé, perdu mon immortalité et gagné une incroyable confiance. Je n’ai plus de travail aussi j’ai décidé de me mettre à mon compte...

C’est l’hiver. J’ai vu un chirurgien, il a accepté ma demande, il me fera enfin l'ablation bilatérale et une reconstruction mammaire simultanée...

Déjà le printemps... L’opération s’est mal passée, entre hémorragies et tentatives de reprise du greffon, j’ai été l’otage du bloc opératoire et de la réanimation. Seul un sein à pu être reconstruit, l’autre greffe décline, ils vont me ré-opérer pour l’enlever. Je craque, pour la première fois, je pleure sur moi même...

Enfin l’été, je reprends vie tout doucement. Mon mari doit aller travailler à l’étranger, j’ose un rêve insensé, que nous partions tous ensemble, que nous fassions le Tour du Monde...

Dès l’automne, nous faisons nos bagages.
C’est fabuleux, nous vivons un rêve. Le monde est si beau, c’est une incroyable revanche sur la maladie, la renaissance d’une famille heureuse....

Automne l’année suivante.
Le tour du monde est fini, nous avons déménagé dans une autre région.
J’ai un sentiment étrange, une angoisse terrible, le vertige du vide devant tout ce qu’il va falloir reconstruire, je ne sais plus qui je suis mais je sais ce que je veux pour les générations futures !

Malades et Sociétés, regardez autour de vous, regardez en vous, le taux de cancers augmente, Pourquoi?
Ne l'admettons pas, je vous en supplie.
Posons nous les bonnes questions et battons nous ensemble pour que cela cesse !

mardi 19 octobre 2010

J'ai oublié un truc.

Mais QUOI ????

Conclusion de la généraliste hier en regardant ma gorge et mes ganglions, "aille, j'ai mal pour vous" ! Une angine carabinée...

Ce matin j'ai pu faire un peu travailler le Titi qui maintenant joue tranquille, la dame est là et fait du ménage, c'est génial.
Le maître du Titi est en grève, ce que je soutient parfaitement, même si moi, je n'aurai jamais de retraite (études tardives, expatriation, maladie...). Je crois quand même à la solidarité sociale, eh oui.
En fait, je pense que oui, nous devons repenser en permanence les questions de société, du vieillissement etc. Mais que tel que notre gouvernement le fait et nous l'impose, c'est juste perçu comme une injustice de plus... ou de trop !

Je me suis mise sur l'ordi pour bosser un peu, imprimer des fiches d'information sur ma profession à distribuer aux spécialistes, envoyer quelques mails.

Et puis là, là sensation d'oublier un truc important... Mais QUOI ???

lundi 18 octobre 2010

Hop, repos !

Merci à tous pour vos gentils messages.

Cette nuit fièvre de cheval, gorge très douloureuse...

Je suis au repos du coup.

Le Chum est partit à la pharmacie me prendre du paracétamol et de quoi calmer la gorge....

Les puces sont à l'école, le Titi à la maison car son maître est en grève, je me suis installée dans mon fauteuil et je lui ai imprimé des masques à colorier et découper, il est très occupé...

Moralement, ça va mieux en fait, le Chum à tout fait ce week-end pour qu'on arrange la maison qu'on la "personnalise", j'ai commandé des posters de nos belles photos du tour du monde qu'on mettra sur tous les murs... Et on s'est acheté un canapé pour le salon, qu'on va se faire livrer. J'ai pu trouver une aide ménagère et de garde d'enfant, grâce à un copain d'enfance qui se trouve habiter le village d'à côté. Elle commence demain :-)

jeudi 14 octobre 2010

Cancer et syndrome de Lazare...

J'me sens toute pas bien.
Angoisses, passage de l'état d'excitation et de joie intense à l'irritation à la tristesse, troubles du sommeil... Pas de doutes, c'est une déprime. Faudrait pas que ça s'installe en dépression.

- Et pourquoi Madame ?

Ben... Je ne sais pas.
Vraiment, je ne sais pas.
Je me dis que tout va bien, je termine mon bilan de santé je suis absolument certaine que la semaine prochaine ce gentil Dr de Léon Bérard va me dire que tout va bien, je m'imagine sortant de l'hôpital en souriant et en me disant que je peux oublier le cancer pendant 1 an.

...Mise à part que je ne sais toujours pas pourquoi j'ai si mal à la hanche et que je suis toujours mutilée, que quand je dois montrer mon buste à des médecins, ils ouvrent la bouche et restent muets un moment... Mise à part le Lymphœdème qui ne partira pas, mis à part les cicatrices immenses, la vue qui a baissé, les odeurs fantôme, les sécheresses des muqueuses qui font que je n'arrive même plus à pleurer et que ma vie sexuelle est un défi, que ma langue est si sèche le matin que je dois boire avant de pouvoir parler, les sourcils qui n'ont pas repoussé comme avant, les cheveux qui ont changé de couleur et de nature, la raideur douloureuse matinale qui m'oblige à descendre les escaliers chaque matin, comme une petite vieille, en me tenant à la rampe et en descendant marche par marche, toujours la jambe droite en avant...

Mais c'est comme ça, c'est ma vie maintenant et elle est belle. Je fais le travail qui me plait, j'ai une belle famille aimante, des amis, tout ce qu'il faut vraiment. Tout ce qu'il faut pour être heureuse comme on dit alors quoi ?

Mais je n'arrive pas à me poser.
Je n'arrive pas à baisser les armes.
Je sais que je dois passer à autre chose, me reconstruire mais je ne me reconnais pas dans cette vie.
Je sais bien que c'est moi qui ai changé, mais en quoi ? Je me sens vide, vidée, je ne sais plus qui je suis.
Je ne me reconnais pas dans cette vie là, à l'ombre des pommiers dans cette belle maison cossue, je n'arrive pas à l'investir, nous n'avons pas encore de salon et les murs sont désespérément blancs, je ne me sens pas chez moi, je trouve tout ça très étrange. Je me vois à la sortie de l'école à attendre ces beaux enfants comme une comédienne qui joue le rôle de la gentille Maman. Je fais la cuisine, les enfants adorent ça et je trouve encore ça étrange. Je travaille dans mon bureau et envoie des mails professionnels, c'est aussi une autre personne...
J'ai l'impression d'être une actrice dans le rôle de ma vie.

Je me sentais, moi, heureuse dans le voyage, dans une vie de nomades, au fond du désert de l'Atacama dans ce village perché loin de tout, étrangement, si loin de tout c'est là que je me sentais bien. Je me sens moi dans la brousse Sénégalaise, au fond des bolons du Siné Saloum, je me sentais heureuse dans le bush Australien, sur l'océan Arctique, dans la jungle Malaisienne...

Au fond, je me sentais heureuse dans la fuite du quotidien, dans la nature sauvage et j'ai du mal à retrouver et à aimer une vie sédentaire.

Je rêve de déserts et de liberté, d'animaux sauvages et de soleils rougeoyants, d'amants rustiques et sans visages, d'océans immenses et de plongées en apnée sans jamais remonter, je rêve de mourir au milieu de la grande barrière de corail, dans cette lumière colorée et cette foison de vies aquatiques...
Je rêve que je suis ailleurs et surtout que je suis une autre.

Pourtant, cette vie est temporaire aussi, au fond, notre nomadisme n'est pas clos, nous ignorons où nous serons dans un an 1/2... Mais c'est comme ça, ce que je percevais excitant dans d'autres latitudes me pèse ici, ne pas savoir où nous serons demain augmente mon angoisse, je ne me donne pas la permission de me pauser ni de m'intégrer, j'ai peur de me faire des amis qu'il faudra encore quitter.

Mon homme ressent de l'angoisse aussi, même s'il ne l'exprime pas de la même façon, notre fils aussi semble perturbé, les filles, elles, sont infiniment heureuses ici. Elles adorent l'école, la maison, les pommiers, elles parlent de quand "elles iront à ce formidable collège ici où il y a un mur d'escalade dans le gymnase", elles ont des copains qui les adorent, des copines, un maître merveilleux qui les fait chanter en les accompagnant à la guitare tous les matins et leur apprends à jouer de la flute, le paradis...

Moi, j'ai enragé contre l'école qui a présenté quasiment la même liste que l'an dernier pour l'élection des parents d'élèves sans faire d'appel à candidature alors que je voulais me présenter, justement pour nous intégrer, pour nous intéresser à la vie du village, je me suis sentie exclue alors que j'avais manifesté mon envie de les rejoindre.

Enfin, c'est comme ça. Ils n'y ont pas pensé... Je me demande si je vais arriver à m'intégrer ici, c'est quand même un vase clos. Dans l'état de lutte contre la dépression où je me trouve, je ne vais certainement pas me battre pour me faire entendre, après tout, les gens ont bien le droit de vivre entre eux et de ne pas intégrer les nouveaux venus, c'est à nous, les étrangers, à faire des efforts.

Enfin, bla bla bla et bla bla bla, tout ça pour dire quoi ?

Que quand on a frôlé la mort, quand on s'est battu, quand on arrive enfin à pouvoir déposer les armes, alors on voit l'immensité de tout ce qui est à rebâtir et on comprend qu'on n'est plus la même, qu'il va falloir se reconstruire une nouvelle peau. Et ça, ce n'est pas si facile.

C'est banal à dire mais douloureux à vivre et n'importe quel psy pourra faire le diagnostic de syndrome de Lazare ce qui n'allègera pas la bête pour autant.

Finalement, heureusement que j'ai écrit ce blog, il constitue un fil de ce que j'ai été et m'aide à m'identifier à présent.

Et puis, je crois que j'ai trouvé une aide pour la maison, ménage et garde d'enfants, elle va faire un essai de ménage mardi prochain, ça va beaucoup me soulager.

J'ai pris une décision, j'ai adhéré à Europe Ecologie, je ne les rejoins pas dans toutes leurs idées, mais ils me semblent les moins corrompus et les plus enthousiastes et après avoir fait le tour d'une planète en décrépitude on ne peut plus accepter de rester regarder le train passer, comme une vache, sans jamais rien faire soit même pour changer les choses.
Et puis ils sont très sympas.

Aller, va, c'est pas si grave, il faut juste serrer les dents et avancer, le reste va se faire tout seul, je vais prendre l'habitude de moi même, c'est juste une question de temps....


Cancer et syndrome de Lazare...

J'me sens toute pas bien.
Angoisses, passage de l'état d'excitation et de joie intense à l'irritation à la tristesse, troubles du sommeil... Pas de doutes, c'est une déprime. Faudrait pas que ça s'installe en dépression.

- Et pourquoi Madame ?

Ben... Je ne sais pas.
Vraiment, je ne sais pas.
Je me dis que tout va bien, je termine mon bilan de santé je suis absolument certaine que la semaine prochaine ce gentil Dr de Léon Bérard va me dire que tout va bien, je m'imagine sortant de l'hôpital en souriant et en me disant que je peux oublier le cancer pendant 1 an.

...Mise à part que je ne sais toujours pas pourquoi j'ai si mal à la hanche et que je suis toujours mutilée, que quand je dois montrer mon buste à des médecins, ils ouvrent la bouche et restent muets un moment... Mise à part le Lymphœdème qui ne partira pas, mis à part les cicatrices immenses, la vue qui a baissé, les odeurs fantôme, les sécheresses des muqueuses qui font que je n'arrive même plus à pleurer et que ma vie sexuelle est un défi, que ma langue est si sèche le matin que je dois boire avant de pouvoir parler, les sourcils qui n'ont pas repoussé comme avant, les cheveux qui ont changé de couleur et de nature, la raideur douloureuse matinale qui m'oblige à descendre les escaliers chaque matin, comme une petite vieille, en me tenant à la rampe et en descendant marche par marche, toujours la jambe droite en avant...

Mais c'est comme ça, c'est ma vie maintenant et elle est belle. Je fais le travail qui me plait, j'ai une belle famille aimante, des amis, tout ce qu'il faut vraiment. Tout ce qu'il faut pour être heureuse comme on dit alors quoi ?

Mais je n'arrive pas à me poser.
Je n'arrive pas à baisser les armes.
Je sais que je dois passer à autre chose, me reconstruire mais je ne me reconnais pas dans cette vie.
Je sais bien que c'est moi qui ai changé, mais en quoi ? Je me sens vide, vidée, je ne sais plus qui je suis.
Je ne me reconnais pas dans cette vie là, à l'ombre des pommiers dans cette belle maison cossue, je n'arrive pas à l'investir, nous n'avons pas encore de salon et les murs sont désespérément blancs, je ne me sens pas chez moi, je trouve tout ça très étrange. Je me vois à la sortie de l'école à attendre ces beaux enfants comme une comédienne qui joue le rôle de la gentille Maman. Je fais la cuisine, les enfants adorent ça et je trouve encore ça étrange. Je travaille dans mon bureau et envoie des mails professionnels, c'est aussi une autre personne...
J'ai l'impression d'être une actrice dans le rôle de ma vie.

Je me sentais, moi, heureuse dans le voyage, dans une vie de nomades, au fond du désert de l'Atacama dans ce village perché loin de tout, étrangement, si loin de tout c'est là que je me sentais bien. Je me sens moi dans la brousse Sénégalaise, au fond des bolons du Siné Saloum, je me sentais heureuse dans le bush Australien, sur l'océan Arctique, dans la jungle Malaisienne...

Au fond, je me sentais heureuse dans la fuite du quotidien, dans la nature sauvage et j'ai du mal à retrouver et à aimer une vie sédentaire.

Je rêve de déserts et de liberté, d'animaux sauvages et de soleils rougeoyants, d'amants rustiques et sans visages, d'océans immenses et de plongées en apnée sans jamais remonter, je rêve de mourir au milieu de la grande barrière de corail, dans cette lumière colorée et cette foison de vies aquatiques...
Je rêve que je suis ailleurs et surtout que je suis une autre.

Pourtant, cette vie est temporaire aussi, au fond, notre nomadisme n'est pas clos, nous ignorons où nous serons dans un an 1/2... Mais c'est comme ça, ce que je percevais excitant dans d'autres latitudes me pèse ici, ne pas savoir où nous serons demain augmente mon angoisse, je ne me donne pas la permission de me pauser ni de m'intégrer, j'ai peur de me faire des amis qu'il faudra encore quitter.

Mon homme ressent de l'angoisse aussi, même s'il ne l'exprime pas de la même façon, notre fils aussi semble perturbé, les filles, elles, sont infiniment heureuses ici. Elles adorent l'école, la maison, les pommiers, elles parlent de quand "elles iront à ce formidable collège ici où il y a un mur d'escalade dans le gymnase", elles ont des copains qui les adorent, des copines, un maître merveilleux qui les fait chanter en les accompagnant à la guitare tous les matins et leur apprends à jouer de la flute, le paradis...

Je me demande si je vais arriver à m'intégrer ici, c'est quand même un vase clos. Dans l'état de lutte contre la dépression où je me trouve, je ne vais certainement pas me battre pour me faire entendre, après tout, les gens ont bien le droit de vivre entre eux et de ne pas intégrer les nouveaux venus, c'est à nous, les étrangers, à faire des efforts.

Enfin, bla bla bla et bla bla bla, tout ça pour dire quoi ?

Que quand on a frôlé la mort, quand on s'est battu, quand on arrive enfin à pouvoir déposer les armes, alors on voit l'immensité de tout ce qui est à rebâtir et on comprend qu'on n'est plus la même, qu'il va falloir se reconstruire une nouvelle peau. Et ça, ce n'est pas si facile.

C'est banal à dire mais douloureux à vivre et n'importe quel psy pourra faire le diagnostic de syndrome de Lazare ce qui n'allègera pas la bête pour autant.

Finalement, heureusement que j'ai écrit ce blog, il constitue un fil de ce que j'ai été et m'aide à m'identifier à présent.

Et puis, je crois que j'ai trouvé une aide pour la maison, ménage et garde d'enfants, elle va faire un essai de ménage mardi prochain, ça va beaucoup me soulager.

J'ai pris une décision, j'ai adhéré à Europe Ecologie, je ne les rejoins pas dans toutes leurs idées, mais ils me semblent les moins corrompus et les plus enthousiastes et après avoir fait le tour d'une planète en décrépitude on ne peut plus accepter de rester regarder le train passer, comme une vache, sans jamais rien faire soit même pour changer les choses.
Et puis ils sont très sympas.

Aller, va, c'est pas si grave, il faut juste serrer les dents et avancer, le reste va se faire tout seul, je vais prendre l'habitude de moi même, c'est juste une question de temps....


mercredi 13 octobre 2010

Mises à jour...

Je vais mettre le blog à jour, les liens en particulier...
Si vous avez des choses à dire dessus ou des envies que je vous rajoute ou vu des liens qui ne marchent plus... C'est le moment de s'exprimer !

Sinon, RAS, on est tous malades à la maison, le virus est efficace !

samedi 9 octobre 2010

Femme Brillante

Pour la deuxième fois de ma vie, je suis brillante !
J'ai passé la journée hier avec Miss Isabelle De Lyon, entre l'injection de produit radio-actif et la scintigraphie il y avait 3 heures que nous avons utilisées à manger, visiter Lyon et éviter les femmes enceintes et les enfants... (la radioactivité ne leur réussit pas il parait).
C'était, comment dire, ADORABLE de la part d'Isabelle. Et Lyon est une très jolie ville.
J'avais un niveau de stress à la limite du supportable depuis une semaine et très très peu dormi, la gorge en feu et la crise d'asthme sous-jacente... Passer ces instants avec elle m'ont permis de presque oublier ce que je venais faire là bas, à savoir, regarder si ma douleur de hanche était une métastase osseuse ou pas...
Et comme ils sont vraiment formidable à Léon Bérard, ils ont considéré qu'ils ne me laisseraient pas attendre les résultats plus longtemps et ils m'ont dit dès la fin de l'examen que tout va bien, que mes os sont intacts...
Je suis rentrée en me tenant à l'écart de mes enfants, pour 24 heures.
Ce matin, état fiévreux, gorge fatale, nervosité, gout de métal dans la bouche... Le contrecoup je crois. Mais mon Chum est revenu de voyage et n'a pas peur de la radioactivité alors ça va aller mieux je crois :-)

jeudi 7 octobre 2010

Pfiou

Un super projet de recherche à développer.
Un cabinet clinique même pas encore annoncé.
Un examen médicale de scintigraphie osseuse à passer.
Une prise de sang à faire.
La reconstruction, vu les délais de RDV on n'en parlera pas avant le mois de Mars de l'année prochaine, j'ai le temps de m'organiser (sic).
Des menus détails de la vie quotidienne comme 3 enfants, cuisine, ménage, papiers, et le touti quanti.
Et voilà, je suis débordée et stressée.

Petite nature en fait ;-)

Je n'arrive pas à trouver une femme de ménage... Cela m'aiderait beaucoup pourtant et si en plus elle est gentille et aime bien les enfants et qu'elle en garderait occasionnellement quand leur Maman va à l'hôpital, ce serait merveilleux...

lundi 4 octobre 2010

Glou glou glou

Semaine sous l'eau...
Pas le temps de rien, reçoit mes parents, Chum en voyage, boulot passionnant à faire, glou glou glou !