mardi 14 octobre 2008

Un gros soucis

Depuis la rentrée, on cause de choses diverses, comme des activités associatives, de prévention pour moi, d'ablation, de temps qui passe trop vite, mais j'ai gardé pour moi mon plus gros soucis.
Aujourd'hui je vais décharger un peu puisque mon blog sert aussi à cela...

Ce sont mes petites puces, qui ont 7 ans me font soucis. En particulier ma petite M.
Depuis la rentrée elle s'est effondrée psyhologiquement. Elle est restée figée, devant sa feuille, n'a rien fait, rien écouté, rien écrit, elle pleure quand on l'interroge, elle est extrèmement lente, il faut lui répéter les consignes moins 10 fois avant qu'elle ne réagisse.A la maison c'est pareil.
Evidemment j'ai tout de suite compris qu'il s'agissait d'une dépression, je l'a amenée à une collègue très compétante, et ça commence à aller mieux. Les choses sortent... Ce qui a démolis ma petite puce, c'est l'accumulation du stress de ma maladie et le coup de grace a été le prolongement de ma radiothérapie cet été. Je devais la rejoindre chez ses grands parents fin juillet mais mes soins se sont prolongés jusqu'à fin Aout. Alors ma puce a eu peur. Une peur indicible, terrible, peur de ne pas revoir sa Maman... Le traumatisme est profond et il faudra du temps et de la patience pour retrouver sa joie de vivre.
Je me sens terriblement mal de cela. Lui ais je mal expliqué ? Je lui ai pourtant téléphoné très souvent, suis je pas assez douce, pas assez patiente, pas assez je ne sais quoi ?
Terrible sentiment d'une Maman qui sait que son enfant a souffert à cause de sa maladie à elle... Terrible faute que d'être la source de sa peine.
Je fais de mon mieux, je consacre à mes enfants le plus de temps possible, je les prends à midi pour que nous mangions ensemble, j'ai inventé une journée par semaine ou je ne prends qu'une des filles le midi pour qu'elles aient un moment privilégié avec moi, je suis là tous les jours à la sortie de l'école, à 16h30, je fais faire les devoirs, rattrappe les leçons non écoutées, les exercices non faits en classe, prends soins de les laisser jouer dans le jardin avant, fais des repas équilibrés avec des produits sains, invite leurs camarades, fais faire du sport... De façon surprenante (pour nous, quoi que quand je me relis, je le comprends) mes filles ont demandé à être baptisées. Nous avons accepté et je dois rajouter dans l'emplois du temps la préparation à cette cérémonie.
Je ne sais plus quoi faire pour réparer cette déchirure dans le coeur de mes enfants, cette fenêtre ouverte sur la mort possible de ceux quelles aiment et sur la leur aussi. Je me suis engagée dans une tâche impossible car je sais bien que la réparation n'aura pas lieu. L'acceptation, peut être...

15 commentaires:

  1. Avec le temps, elle ira mieux.
    Donne lui du temps, ta maladie est encore si recente, si presente...
    Quand mon petit frere a perdu notre maman, il n'avait que 12 ans, en tant qu'adulte nous pouvons gerer notre chagrin, nous sommes construits et vivons notre propre vie, mais quand un enfant perd sa maman, c'est tout simplement horrible, il n'y a pas de mot pour consoler, pas de geste pour diminuer leur chagrin, pas d'action pour combler l'absence.
    Nous avions beaucoup de peine pour lui et nous nous sommes fait du soucis, comment allait il le gerer, comment allait it se reconstruire apres avoir ete le temoin de l'horreur de la maladie.
    Il a vu une psy aussi, pendant environ 1 an.
    Et puis le temps a passe, la vie continue malgre tout, les enfants grandissent et apprennent a etre heureux sans l'etre qui leur etait le plus important au monde.
    Aujourd'hui il est un tout jeune homme equilibre, heureux, studieux,serieux et rigolo.
    Ne te sens pas coupable, tu es la et bien vivante, si forte, si courageuse, maintenant que le traitement est fini, tu peux a nouveau etre la maman presente pour tes enfants, cela doit etre enorme pour eux de t'avoir comme avant.
    Laisse le temps a ta fille, couvre la de calin, c'est un cliche de le dire mais avec le temps tout s'arrange et les blessures guerissent.
    Les enfants sont beaucoup plus resilients que nous le pensons.

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  2. Coucou tili,
    Je ne poste pas souvent sur ton blog mais je le lis assidument car il me parle et aide aussi à mieux comprendre ma maman.

    Ce que tu vis avec tes petits bouts, je l'ai vécu aussi quand ma maman a eu son cancer du sein. Mon petit frère avait 5 ans et ma sœur 2,5 ans. Émilie, s'est mis dans sa bulle tout le temps du traitement pour se protéger mais Luc a tout pris de face et a fait une dépression sévère aussi.

    je ne pense pas que la dépression de ta puce soit due à ce que tu n'as pas fait ou mal fait. C'est la faute au crabe, lui seul est responsable, pas toi! Tu ne l'as pas choisi ce crabe, tu n'es en rien responsable et ce que tu fais pour tes enfants est super, leur consacrer ton temps, être là pour eux...ils ont de la chance d'avoir une maman comme toi, à leur écoute et qui a su repérer rapidement ce qui n'allait pas!

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  3. tu n'es pas une super maman ça n'existe pas ça, sauf dans les bouquins idiots, tu ne peux pas tout gérer, et honnêtement, tu passais avant ces temps ci, tes filles le savent, même si elles ont souffert, elles ont toujours moins souffert de la situation passée que ce qu'elles auraient souffert si elles avaient dû te perdre alors ne culpabilise pas trop, tu as fait tout ce que tu pouvais et tu continues encore.

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  4. Oh Tili, tu n'es pas la source de la peine de ta fille, c'est ta maladie qui l'est.
    La peine de ta fille est née de l'attachement qu'elle a pour toi. Aurais-tu voulu qu'il soit moindre?

    Tes filles ont eu à savoir, bien plus tôt que la plupart des enfants des pays en paix, qu'on ne meure pas seulement quand on est tué, que ce n'est pas comme dans les dessins animés, on ne se relève pas après pour courir après Jerry la souris, et qu'il n'y a pas que les très très très vieux qui meurent.
    Oui ta fille a eu la peur qui prend au bide, celle qui est terrible et ne part pas comme ça.
    Ce qui lui permettra le plus d'accepter c'est de voir comme tu es pleine de vie aujourd'hui, pour toi-même d'abord, et auprès d'elle. Nos enfants nous observent beaucoup, et s'identifient à nous. Tu as changé dans ta maladie, certaines de tes illusions sont mortes, certaines des siennes aussi. D'autres sources de vie rejaillirons, la psyché non plus n'aime pas le vide.

    Sois pleine de vie et elle recouvrira le sourire. Ce qui ne tue pas rend plus fort, c'est vrai pour les enfants aussi.
    Bises de blogueuse

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  5. je ne ferai pas de grand discour ,mais j'ai découvert un livret qui est destiné justement pour les petits qui ont une maman atteinte d'un cancer c'est ici :

    http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/05/un-beau-livre-p.html

    il est distribué par les oncologues dans les espaces rencontres et informations et je crois aussi chez les coiffeur any d'avray

    voilà si cela peut t'aider

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  6. j'ai oublié de te mettre le titre de ce livre
    c'est "Qui mange salade jamais malade" de cécile Faysse

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  7. Je pense comme beaucoup que le temps va l' aider a reparer sa blessure. Quand tu as vecu cette epreuve, bien sur tu etais en premiere ligne et tu as fait de ton mieux pour gerer les traitements et le reste, et j' ai l' impression que tu t' en est tres bien sortie puisque vous etes toujours une famille unie et ou on communique vraiment. Ta maladie a profondement angoisse ta famille, et maintenant vous etes tous dans une phase de reconstruction, de renaissance. Mais comme apres tout traumatisme, chacun reagit avec ses propres ressources et il faut a certains plus de temps qu'a d' autres pour accepter et recommencer a vivre pleinement. La psy va l' aider a poser des mots sur ses angoisses, patience, donne lui le temps de se retourner, c' est encore tres tres frais tout ca. Ne te met pas non plus cette responsabilite sur les epaules, accepte que ta fille soit en decompression en ce moment, c' est probablement une etape necessaire pour elle avant de reprendre pied. La seule chose que tu puisses faire je crois, c' est de lui faire confiance, de l' aimer et de la rassurer sur sa capacite a faire les choses a l' ecole, et puis bien sur, continuer de leur offrir tout ce temps, c'est merveilleux.
    Bisous, accrochez vous, vous allez dans la bonne direction il me semble.

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  8. Je ne sais que t'envoyer mon soutien virtuel et des tonnes de bisous de nous 3 à vous 5; un tout particulier à M.

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  9. Voilà que je récupère Internet après un long moment de vacances et de panne...
    Je crois que ta petite fait partie des gens hyper sensibles et que c'est plus difficile pour elle. Des études sont faites sur ces personnes hyper sensibles qui arrivent ainsi au monde. Les évènements de leur vie sont souvent difficiles à vivre pour elles mais tout n'est pas négatif car ce sont des personnes qui ont aussi cette sensibilité qui leur donne bien souvent une âme d'artiste et c'est par la créativité qu'elles arrivent à exprimer leurs sentiments. Alors, en plus d'une thérapie ça peut-être aussi une solution à envisager : trouver l'art qui lui convient le mieux et l'aider à développer cette créativité qui l'aidera. Mais c'est peut-être déjà commencé...
    En tout cas, courage...Courage et bises !

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  10. Des bisous à ta puce. Pour y être passée (et ne pas en être encore vraiment sortie) je sais comme c'est terrible de voir son enfant en dépression.

    Mais entre sa prise en charge, ta guérison, et tout l'amour dont vous l'entourez, elle devrait se remettre rapidement.

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  11. Tu dis: "Terrible sentiment d'une Maman qui sait que son enfant a souffert à cause de sa maladie à elle..." et je comprends ton sentiment. Par contre, tu ajoutes "Terrible faute que d'être la source de sa peine" et là, je ne suis plus d'accord. Sans doute le mot "faute" n'est-il pas adéquat...

    Comme l'ont déjà dit plusieurs, TU n'est pas responsable de la dépression de ta petite fille, et des sentiments sans doute difficiles des autres membres de ta petite tribu. Ta maladie, oui. Mais personne ne l'a invitée, surtout pas toi. Et je suis sûre que M. le sait, elle aussi.

    Je ne ferai pas de psychologie à deux sous, j'en suis incapable et tu retranscris tout très bien.

    On te croit sur parole quand tu dis que tu fais tout ce que tu peux pour être proche de tes enfants, que tu t'investis au maximum de tes possibilités. Mais la "faute" semble présente à ton esprit, dans ta tentative de légitimer ton attitude avec eux. Tu crois que je suis dure avec toi, Tili ? Non, pas du tout, j'aimerais seulement que cette notion de faute ne t'envahisse plus autant. Parce que tu es sans doute la seule à voir une faute quelque part.

    Sans être une mère parfaite (ouf), tu as de l'amour à revendre, de l'attention, des intentions justes. Tu ne peux agir mieux que cela.

    Je sais que vous ferez l'impossible pour rendre sa joie de vivre à ta fille de 7 ans. Et que ça marchera !

    Bonne chance !

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  12. Vous me reprenez et vous avez raison.
    Oui, bien sûr il n'y a pas de coulpabilité à être malade.
    Mais pourtant la vie de femme est remplie de ces impossibilités à concilier qui conduisent à ce qu'on doive retourner la colère contre soi... surtout pour épargner ceux qu'on aime.

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  13. Pour ma part, j'ai expérimenté combien la colère que je retournais contre moi éclaboussait à coup sûr mes proches. C'est dur, comme prise de conscience, mais ce changement de perspective a beaucoup changé dans ma /notre vie.
    Le fait de prendre conscience du souci de votre puce est un énorme pas vers sa résolution.
    Si tu en as besoin, j'ai de bonnes adresses sur Paris (en privé bien sûr).
    Lise

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  14. pas facile pour les enfants de gérer : la peine, la souffrance, la maladie
    surtout quand c'est quelqu'un de très proche d'eux, ils ne savent comment faire
    mais maintenant que vous avez décélé se qu'il ne va pas ça va aller mieux vu qu'elle a quelqu'un pour vider son sac

    et met toi bien dans la tête que tu n'ai pas responsable, c'est cette cochonnerie la responsable
    et c'est déjà pas facile pour un adulte, alors ...pour une fillette

    courage à vous tous
    je pense bien à vous

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  15. Tu as raison, Tili, concilier est le maître mot d'une vie de femme active, qui a décidé d'avoir des enfants, une vie professionnelle et sociale. Oh, les hommes aussi doivent concilier, mais... moins. Il me semble qu'il y a souvent une priorité (malgré tout, le boulot) et des choix qui se greffent sur un emploi du temps déjà bien chargé.

    Une femme est polyvalente, "multi-tâches", etc. Pouf, ce n'est pas rien. Et quand en prime, elle ramasse une cochonnerie, et bien elle essaie de gérer au mieux, pour que personne ne s'en ressente. Impossible, et tu le sais bien. Mais tu essaies de protéger autant que faire se peut ta famille. Néanmoins, comme le dit Lise, la colère rentrée en soi, retournée, stockée, minimisée etc., éclabousse quand-même. Oh, tu as bien raison de vouloir protéger tes enfants, ils sont encore petits et c'est déjà un grand malheur d'avoir une maman qui passe par des choses difficiles, pour qui on a peur, consciemment ou non. Mais je ne sais plus si tu as un espace de parole (vivante, hein, je ne parle pas de ton blog) où décharger ta colère (devrais-je dire "tes" colères ?), tes frustrations, tes peurs, etc. Plein de choses font surface à ces moments déjà durs, délicats. Le soutien des proches, qui n'est pas forcément celui dont on aurait besoin. La fatigue à gérer. Et plein d'autres choses. Peut-être es-tu suivie par un thérapeute, et si c'est le cas et qu'il te convient, alors c'est bien.

    Courage avec ta princesse, et prenez toute l'aide possible.

    Amitiés

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