jeudi 30 septembre 2010

Hommage...

"La science est le seul remède efficace contre le fanatisme.
Il faut donner aux jeunes l'éducation nécessaire pour qu'ils soient capables de comprendre l'univers qui les entoure".

Georges Charpak

Reposez en paix, professeur, à nous à présent de porter le goût de la science à tous les enfants.

mercredi 29 septembre 2010

Premier contrôle à Léon Bérard

Aujourd'hui, je me rendais pour la première fois au centre de Lyon pour un contrôle de cancéro.
J'y retrouvais ma mère et ma tante et j'ai eu la joie de faire la connaissance de Isabelle de Lyon !
Outre la réunion d'anciennes (et toujours) combattantes nous nous sommes découvert plein de points communs, jusqu'à nos enfants qui ont les mêmes âges.

En fait, en y réfléchissant bien, ça ne m'étonne pas.
Internet n'échappe pas aux lois de la sociologie et ça "clique" avec les gens qui ont des choses en commun avec nous, des pensées communes, des modes de vie, tout ça...
Quel plaisir en tous cas de la rencontrer !

Au niveau du bilan, TOUT VA TRES BIEN MADAME LA MARQUISE, mais quand même, cette douleur au niveau de la hanche, même si la radio était normale, on va vérifier, juste pour être totalement tranquilles, il n'y a rien, c'est sur de sur, aller, juste un petit RDV de 4h pour faire une scintigraphie osseuse (qui recherche les métastases osseuses) la semaine prochaine...
Bon, gérer le stress, c'est à ma portée.... J'espère.

En tous cas une chose m'a épatée, la GENTILLESSE du personnel de Léon Bérard.
INCROYABLE ! Jusqu'aux secrétaires qui se déplacent pour vous amener à la bonne salle à l'autre bout de l'hôpital, tous avec des sourires gentils, des mots agréables, incroyable, incroyable, un vrai miracle ! :-)

Demain je pars bosser à Paris, n'attendez pas de nouvelles avant la semaine prochaine, mais je serai très contente de lire vos petits mots doux et vos recettes, si possible light, pour accommoder les pommes :-)

mardi 28 septembre 2010

Des enfants et des Pommes


Un spécial POMMES pour mes blogocopains (ines) qui ont l’air d’aimer ça ;-)

Alors moi, je n’y connais rien en la matière, j’arrive tout juste à faire des compotes avec les pommes qui tombent par terre et à les congeler...
Je n’ai même pas encore trouvé comment on fait des conserves, c’est dire...

Je vous présente les pommiers, vous allez peut être m’aider à les identifier...

Le terrain est en 2 parties, il y a la partie “des propriétaires”, que nous ne louons pas mais qui fait partie du même ensemble clos et sur laquelle les propriétaires nous ont gentiment donné l’autorisation de jouer. Du coup, comme c’est nous qui en profitons, j’y entretiens aussi le jardin, (je trie et ratisse essentiellement en ce moment les pommes pourries) ça me fait mon petit exercice quotidien il parait que c’est bon pour la santé ;-) Nous ramassons les pommes à terre dans cette partie, avec la permission des proprios, ce serait quand même un crime de les laisser pourrir. Je coupe les (nombreux) morceaux “occupés”,ou pourris ce qui me semble bien normal vu que les pommiers n’ont pas été traités et, avec les parties saines, fait des compotes dont je congèle une partie, une fois les enfants gavés.

Alors il y a tout d’abord le “Pommier balançoire”, il parait que l’année dernière il a donné des pommes énormes et délicieuses mais cette année, rien, nada, il est en pause.
J’ai quand même trouvé une pomme un peu abîmée à vous montrer, elle n’est pas “grosse” comme elle devrait être.

Puis il y a le “pommier2” dit le “pommier des propriétaires” je le veille scrupuleusement car il est plein à craquer et nous ramassons celles qui tombent, on laisse mûrir celles qui sont sur l’arbre pour que leurs propriétaires puissent venir les prendre quand ils reviendront de voyage. Elles tombent abondemment à chaque coup de vent.
Les pommes sont très jolies, jaune zébrées de rose, elles sont délicieuses en compote, un peu acidulées.

Toujours sur le terrain partie “propriétaires”, il y a des pommiers très abîmés, comme les pommiers 3 et 4, les pauvres, je ne sais pas s’il vont survivre, Peut être que si je m'affilie au “Vergers Tiocan” comme j’en ai l’intention ils me donnerons des conseils pour les sauver... Mais il faudra trouver un homme pour le faire, les travaux genre “taille” m’étant déconseillés pour mon bras malade...


Encore sur la partie “proprio”, il y a le “pommier jaune” (on va dire “numéro 5”) qui donne des pommes très jaunes et très sucrées (presque trop pour moi qui les aime un peu acidulées), elles tombent pas mal en ce moment, elle sont bien bien mures. Il y en a pas mal qui sont très piquées, je me demande si c’est une maladie ou bien les insectes qui font ça ?


Ensuite il y a le pommier 6, rouge, toutes les pommes sont piquées, mais elles sont probablement mangeables quand même, je pense qu’il leur reste un peu à mûrir, elles ne tombent presque pas en tout cas.








A cheval sur la borne entre les 2 terrains il y a encore un pommier rouge, le pommier 7, là elles sont pas mal mures et tombent, ce que vous voyez au pied ce sont toutes les pommes pourries que j’ai ratissées et ramenées autour du tronc. Elles sont piquées aussi. Au goût elles sont un peu fades, pas mauvaises mais on va dire que ce ne sont pas celles que je préfère.

Ensuite dans notre partie il y a le “pommier cabane de jardin” qui donne des grosses pommes jaunes assez bonnes, pas mal sucrées aussi. Elles sont déjà mures et tombent mais j’attends mes parents pour la cueillette car ça fait trop de boulot pour moi toute seule. En attendant il subit un phénomène étrange qui veut que quasiment toutes les pommes à portée de main de la cabane ont disparues... Peut être à mettre en relation avec le fait que les enfants n'ont pas faim ensuite ;-)

A côté il y a un pommier (9) qui donne des pommes marrons, mais il a très peu donné en fait et elles sont quasiment toutes tombées avec des grosses traces de coups de becs. Je crois que les oiseaux aiment particulièrement celles-ci. Elles ne sont ni très sucrées ni très acides, c’est difficile à décrire.

Le pommier 10, donne des très jolies pommes rouges, pas encore mures.

Le pommier 11 donne des pommes rouges très foncées, souvent piquées, pas encore tout à fait mures non plus. Je ne suis pas sûre que ce soit la même variété que le 10.

Enfin, il y a le pommier 12, mon préféré, il a des branches pas du tout comme les autres, qui pointent vers le ciel et des pommes rouge vif, brillantes absolument délicieuses. Il n’a pas beaucoup donné mais quand même, on se régale ;-)

Les 3 autres pommiers, 2 ont l’air en bon état mais n’ont quasiment pas fait de fruits et un à l’air assez mort.

Ca fait 15 ;-)

Heureusement j’ai de l’aide ! Mon homme en culottes courtes circule entre les arbres sur son gros tracteur et ramasse avec ses soeurs ;-) Evidemment, quand elles sont trop belles, j’y trouve aussi des traces de dents... La première fois, les enfants les ont TOUTES goûtées ! C’est pas grave, ça va dans la compote quand même ;-)


Alors si, comme “Ellesttroptinette” vous avez des recettes de salé ou sucré à me donner, n’hésitez pas !
Et.... j’aimerais beaucoup aussi qu’on m’explique comment on fait les conserves de compote...

Des nouvelles de notre installation...

Mais ça se passe sur "elleestfollecellela" !
A bientôt ;-)

lundi 27 septembre 2010

Nouvelle Vie : La maison dans les pommiers





Juste pour dire comme c'est beau...
Une maison avec des pommiers de toutes les couleurs...
Un châtaigner immense
Des pruniers, des cerisiers...
Et un pré gigantesque qui bientôt accueillera les génisses de la ferme.
Le paradis :-)

Une photo dans le pré... Vous ne trouvez pas que ça à un air de ce qui suit ? ;-)


mardi 21 septembre 2010

Malaisie : Les Grottes de Batu




Tout à une fin, ce récit est le dernier des récits du Tour du Monde !

Après cela je vous montrerai quelques trésors de notre nouvelle région l'Ain...

C'était donc dans les derniers jours, en Malaisie, nous avons décidé d'aller voir les grottes Hindou de Batu, sanctuaire consacré à la divinité "scanda".

Quand on arrive, on est accueilli par un immense géant doré à côté duquel se trouve un long escalier.. Très long, 272 (très) grandes marches sous un soleil de plomb...

On s'engage sur les marches, le cœur vaillant et on est accueillis par des charmants pickpockets...


Ils ont l'air si mignons...

Ces singes sont des terreurs, ils ouvrent les sacs des touristes, leur font les poches, mangent le moindre fruit que vous avez sur vous (ne pas faire l'erreur de prendre de la nourriture) et sont même capables de manger les fils électriques de votre lampe de poche ! Nous en avons vu un piquer une bouteille de coca à une jeune touriste japonaise et l'ouvrir avec les dents pour en boire le contenu !

A vrai dire ils ont tellement détourné notre attention que pour une fois nous avons oublié le côté culturel de la ballade.. Il faut dire que les enfants étaient aussi excités que les singes, nous ne savions plus où donner de la tête.

A un moment, Titi s'est trop approché et à été mordu !
Heureusement sur la couture du pantalon et ça n'a pas traversé, il a eu juste un bleu, mais quelle peur... Bon, ce n'est pas bien grave, il en garde un bon souvenir et voudrait même une photo de son agresseur pour l'afficher dans sa chambre.


... Je finis ici le récit du Tour du Monde. Le lendemain nous prenions l'avion pour Singapour et le surlendemain c'était le très long vol de retour sur la France...


Mais maintenant quand on en parle c'est pour dire qu'on va repartir...
Et quand les enfants nous le demandent en précisant les pays qu'ils aimeraient découvrir, c'est avec ces yeux suppliants, vous savez, comme ceux du chat dans Shrek...

Ceux là ! ...



lundi 20 septembre 2010

Et maintenant, on fait quoi ?

C’était le jour de l’imagerie, celui des bonnes nouvelles où on m’annonçait qu’il n’y avait pas de métastases visible en imagerie, jeudi dernier.

Nous sommes rentrés à la maison, avons fait la fête avec nos enfants et sommes resté là à rien faire, comme hébétés par le bonheur.
Nous avons passé la soirée à traîner, à “rien faire”.
Et puis rendus dans le lit, au moment où le sommeil s’abat sur moi comme un coup de massue, la tendre voix de mon Chum qui me dit:

“Et maintenant, on fait quoi”?...

LA question.

Celle qui me fait penser encore et encore, celle dont la réponse est infinie.

En fait, cette question m’a tout d’abord semblé prématurée. Non que je ne me la serai pas posée, elle allait venir, mais juste que pour moi il était trop tôt pour baisser les armes. La semaine prochaine j’ai encore un bilan à l’hôpital avec la prise de sang qui va permettre de voir si les marqueurs du cancer sont là ou pas. Pour moi, c’est après cette étape seulement que nous pourrons souffler pendant un an...

Mais mon Chum avance à un rythme soutenu et il ne faut pas s’étonner que LA question soit arrivée si tôt.

Dans un sens, au milieu de la terrible douleur que je ressent en cherchant une réponse, il y a un sourire de spécialiste.

Je ne m’étonne pas de cette tristesse qui nous saisit, de ce malaise. La structure de pensée des humains, la nature des émotions est ainsi faite que tout changement important implique une nouvelle adaptation à cet environnement et cela passe par les étapes de deuil... Mais oui, même un événement heureux.

Je ne m’étonne pas non plus que la question vienne de l’homme de ma vie, même si le fait même qu’il exprime le sentiment de table rase que je ressent moi même me montre douloureusement à quel point il a beaucoup souffert de ces années de maladie, en retenant ses émotions pour ne pas me fragiliser, moi.

Nous avons besoin de regarder en arrière pour aller de l’avant, de comprendre nos vies, d’y faire du sens.

Et si je regarde en arrière que vois-je ?

Une famille emporté par un quotidien trop intense, emballé par l’impossibilité à concilier deux passions de la recherche de pointe celle, exigeante, qui vous amène au bord du monde connu le regard posé sur l’immensité du néant... et l’envie d’être des parents présents. Une famille à bout de souffle qui cherche une issue.
Et là dessus un cancer, un raz de marée immense, tout balayé, noyé par des flots de souffrance et de peur. Une famille qui appelle à l’aide et qui en reçoit. Les plus âgés arrivent à la rescousse, les grand mère se relayent pour s’occuper des petits, les grands pères s’organisent pour leur donner ce temps, les tantes et oncles, les cousins les cousines les amis proches qui se postent en soutient moral, qui resserrent leurs liens avec les enfants. Jusqu’au web, vous, qui réagit en donnant plus d’empathie.

Et la vie continue, elle finit par donner ses premières victoires. Le cancer recule, le Chum doit aller travailler de longs mois à l’étranger, nous décidons de partir ensemble, nous organisons le rêve qui était le notre avant même d’avoir des enfants, faire le tour du monde.

D’un bond nous passons d’un quotidien centré autour de la maladie à celui du voyage. Prenant, merveilleux, extraordinaire de joies et de découvertes enrichissantes. Nous reprenons notre souffle, nous re-gouttons le bonheur. C’est une nouvelle naissance, un retour à la vie dans ce qu’elle a de foisonnant et d’heureux, d’aventureux et de passionnant. Nos filles se sont découvert là des vocations pour étudier le vivant, Maé clame à tout le monde qu’elle deviendra biologiste sous marine et se spécialisera dans les mammifères marins pour aller étudier et protéger les otaries et les cachalots de Kaikoura...
Nous avons réussit une chose magnifique, mon amour, nous avons transmis notre passion à nos enfants.
Mais le voyage se fini sur des craintes, liées au cancer, encore, est-il revenu ?

Nous revenons pour repartir, nous déménageons à l’autre bout de la France, nouvelle maison, nouvelle école, nouvelle vie sociale, nouveau labo pour toi et le travail qui reprends avec des nouvelles règles pour moi.

Nos enfants manifestent de l’angoisse, surtout Maé, la plus sensible... Faut-il s’en étonner mon amour ? Notre fille à toujours ressentit les choses avant tout le monde... Le plus petit demande régulièrement quand nous repartons, il n’arrive pas à comprendre qu’il peut se poser, vraiment. Sam manifeste de l’agressivité, elle est facilement irritable. C’est la même chose que sa sœur et son frère, mon cœur, juste une manifestation différente. Ils ont du un peu de mal, ils doivent s’adapter, nous leur en demandons beaucoup. Regardes, les chambres commencent à se personnaliser tout doucement, quelques dessins sur les portes et les placards, mais les murs restent vides, de ce vide qui veut dire pour les enfants, “on va bientôt partir”.

Et nous, maintenant, on fait quoi ????

Ce “NOUS”, qui signifie “ensemble”, merci déjà de le formuler ainsi.

Ce “MAINTENANT” qui nous pose dans une nouvelle vie, qui annonce l’ouverture d’une nouvelle porte.

“ON FAIT QUOI” ?

On fait quoi ?

Je ne sais pas mon Amour. Oui, toute cette réflexion pour te répondre cet aveux d’immaturité de ma réflexion: “je ne sais pas”.

Ou plutôt j’ai des millions d’idées qui se bousculent et comme toi la peur de me laisser entraîner à nouveau dans une vie déséquilibrée où ce temps que nous aimons donner à nos enfants aura disparu.
Ou plutôt je ne peux pas répondre à cette question sans toi car je n’imagine pas une seule seconde imaginer ma vie en cavalier seul.

Maintenant NOUS allons ré-inventer nos vies, nous allons passer cette nouvelle porte et regarder ensemble l’infinité des avenirs qui nous sont possibles, ensemble.

Et maintenant, on fait quoi ?

C’était le jour de l’imagerie, celui des bonnes nouvelles où on m’annonçait qu’il n’y avait pas de métastases visible en imagerie, jeudi dernier.

Nous sommes rentrés à la maison, avons fait la fête avec nos enfants et sommes resté là à rien faire, comme hébétés par le bonheur.
Nous avons passé la soirée à traîner, à “rien faire”.
Et puis rendus dans le lit, au moment où le sommeil s’abat sur moi comme un coup de massue, la tendre voix de mon Chum qui me dit:

“Et maintenant, on fait quoi”?...

LA question.

Celle qui me fait penser encore et encore, celle dont la réponse est infinie.

En fait, cette question m’a tout d’abord semblé prématurée. Non que je ne me la serai pas posée, elle allait venir, mais juste que pour moi il était trop tôt pour baisser les armes. La semaine prochaine j’ai encore un bilan à l’hôpital avec la prise de sang qui va permettre de voir si les marqueurs du cancer sont là ou pas. Pour moi, c’est après cette étape seulement que nous pourrons souffler pendant un an...

Mais mon Chum avance à un rythme soutenu et il ne faut pas s’étonner que LA question soit arrivée si tôt.

Dans un sens, au milieu de la terrible douleur que je ressent en cherchant une réponse, il y a un sourire de spécialiste.

Je ne m’étonne pas de cette tristesse qui nous saisit, de ce malaise. La structure de pensée des humains, la nature des émotions est ainsi faite que tout changement important implique une nouvelle adaptation à cet environnement et cela passe par les étapes de deuil... Mais oui, même un événement heureux.

Je ne m’étonne pas non plus que la question vienne de l’homme de ma vie, même si le fait même qu’il exprime le sentiment de table rase que je ressent moi même me montre douloureusement à quel point il a beaucoup souffert de ces années de maladie, en retenant ses émotions pour ne pas me fragiliser, moi.

Nous avons besoin de regarder en arrière pour aller de l’avant, de comprendre nos vies, d’y faire du sens.

Et si je regarde en arrière que vois-je ?

Une famille emporté par un quotidien trop intense, emballé par l’impossibilité à concilier deux passions de la recherche de pointe celle, exigeante, qui vous amène au bord du monde connu le regard posé sur l’immensité du néant... et l’envie d’être des parents présents. Une famille à bout de souffle qui cherche une issue.
Et là dessus un cancer, un raz de marée immense, tout balayé, noyé par des flots de souffrance et de peur. Une famille qui appelle à l’aide et qui en reçoit. Les plus âgés arrivent à la rescousse, les grand mère se relayent pour s’occuper des petits, les grands pères s’organisent pour leur donner ce temps, les tantes et oncles, les cousins les cousines les amis proches qui se postent en soutient moral, qui resserrent leurs liens avec les enfants. Jusqu’au web, vous, qui réagit en donnant plus d’empathie.

Et la vie continue, elle finit par donner ses premières victoires. Le cancer recule, le Chum doit aller travailler de longs mois à l’étranger, nous décidons de partir ensemble, nous organisons le rêve qui était le notre avant même d’avoir des enfants, faire le tour du monde.

D’un bond nous passons d’un quotidien centré autour de la maladie à celui du voyage. Prenant, merveilleux, extraordinaire de joies et de découvertes enrichissantes. Nous reprenons notre souffle, nous re-gouttons le bonheur. C’est une nouvelle naissance, un retour à la vie dans ce qu’elle a de foisonnant et d’heureux, d’aventureux et de passionnant. Nos filles se sont découvert là des vocations pour étudier le vivant, Maé clame à tout le monde qu’elle deviendra biologiste sous marine et se spécialisera dans les mammifères marins pour aller étudier et protéger les otaries et les cachalots de Kaikoura...
Nous avons réussit une chose magnifique, mon amour, nous avons transmis notre passion à nos enfants.
Mais le voyage se fini sur des craintes, liées au cancer, encore, est-il revenu ?

Nous revenons pour repartir, nous déménageons à l’autre bout de la France, nouvelle maison, nouvelle école, nouvelle vie sociale, nouveau labo pour toi et le travail qui reprends avec des nouvelles règles pour moi.

Nos enfants manifestent de l’angoisse, surtout Maé, la plus sensible... Faut-il s’en étonner mon amour ? Notre fille à toujours ressentit les choses avant tout le monde... Le plus petit demande régulièrement quand nous repartons, il n’arrive pas à comprendre qu’il peut se poser, vraiment. Sam manifeste de l’agressivité, elle est facilement irritable. C’est la même chose que sa sœur et son frère, mon cœur, juste une manifestation différente. Ils ont du un peu de mal, ils doivent s’adapter, nous leur en demandons beaucoup. Regardes, les chambres commencent à se personnaliser tout doucement, quelques dessins sur les portes et les placards, mais les murs restent vides, de ce vide qui veut dire pour les enfants, “on va bientôt partir”.

"Et maintenant, on fait quoi ????"

Ce "On" qui veut dire “NOUS”, qui signifie “ensemble”, merci déjà de le formuler ainsi.

Ce “MAINTENANT” qui nous pose dans une nouvelle vie, qui annonce l’ouverture d’une nouvelle porte...

“ON FAIT QUOI” ?

On fait quoi ?

Je ne sais pas mon Amour...

Oui, toute cette réflexion pour te répondre cet aveux d’immaturité de ma réflexion: “je ne sais pas”.

Ou plutôt j’ai des millions d’idées qui se bousculent et comme toi la peur de me laisser entraîner à nouveau dans une vie déséquilibrée où ce temps que nous aimons donner à nos enfants aura disparu...

Ou plutôt je ne peux pas répondre à cette question sans toi car je n’imagine pas une seule seconde imaginer ma vie en cavalier seul...

Maintenant NOUS allons ré-inventer nos vies, nous allons passer cette nouvelle porte et regarder ensemble l’infinité des avenirs qui nous sont possibles, ensemble, ensemble et ça ira...

jeudi 16 septembre 2010

Bilan cancéro, c'était ce matin...

A l'approche de mon bilan de cancéro annuel, c'est redoutable, le stress monte.

D'autant que depuis le déménagement j'ai très mal à la hanche et que, antécédents obligent, la nouvelle généraliste à préféré la semaine dernière ne pas mettre ça directement sur le dos d'une sciatique mais vérifier que ça ne soit pas une métastase osseuse...

Je vous le mets en tout petit comme il faut l'entendre dans le langage, à peine soufflé, un petit murmure comme si baisser le son pouvait baisser aussi l'angoisse que ces mots procurent.

Je suis une grande fille, je gère très bien mon angoisse mais elle n'en n'existe pas moins.
Depuis une semaine, j'y pense en boucle, en attendant le contrôle de radio et le bilan d'imagerie avec l'échographie abdomino-pelvienne.
Ce qui a majoré mon stress, ça a été les tracasseries de ma nouvelle sécurité sociale (celle des indépendants) dont le service médical a honteusement trainé à me remettre mon 100 % pour les soins liés au cancer (à tel point que j'ai fini par demander l'aide du service médical du régime général de la sécu qui s'est mis en contact avec eux pour faire bouger les choses), enfin bref, tracasseries qui faisaient que j'avais à me poser cette douloureuse question: "Et si j'avais des métastases, je ne pourrais pas me faire soigner immédiatement, devrais-je faire un choix entre bruler les économies que je pense laisser à mes enfants au cas où vous savez quoi ou bien attendre que la caisse des libéraux se décide à me rendre mes droits"...
Bon, apparemment ça va être réglé pour la semaine prochaine, j'aurai juste eu à avancer les frais de radio et échographie, je n'aurai pas à avancer ceux du bilan hospitalier à venir.

Mais j'en ai passé des nuits à me retourner dans le lit, le Chum essayant de me serrer dans ses bras pour conjurer tous les mauvais sorts.

Mais, ça y est, c'est fait ce matin, j'ai passé ces deux examens d'imagerie, TOUT VA BIEN.
La douleur de hanche, c'est bien une sciatique due au déménagement et les organes internes sont tout beaux, pas de métastase en vue, aller ma petite dame, on se revoit l'an prochain ! :-)

Reste à faire les marqueurs à l'hôpital et prendre, peut être, une décision pour finir la reconstruction du sein gauche et envisager celle du sein droit. Bon j'en reparlerai peut être, pour l'instant c'est quelque chose qui me fait encore très peur.

L'an prochain je serai à 3 ans 1/2, loin dans la pente descendante du risque, je vis dans ce paradoxe que les années qui passent m'éloignent de la mort et me rendent une forme physique perdue pendant plusieurs années...

A midi, le Chum est resté manger à la maison, on a récupéré les enfants qui n'avaient été informés que ce matin des examens médicaux de contrôle et on a fait la fête en famille. Apéro, jus, et repas de rois, des raviolis en boîte nappés par les enfants d'une énorme couche de parmesan râpé, que demander de plus ?

Découvrir d'autres mondes

Aujourd'hui, pour prolonger l'esprit de voyages je vais vous faire de la pub pour 2 blogs :-)

Le premier c'est un blog tout nouveau, une copine qui se lance à raconter des voyages, alors hop il faut l'encourager, c'est là
http://elleesttroptinette.blogspot.com

Le second c'est un gros regroupement de récits de pleins de gens et d'associations, qui sont venus discrètement s'inscrire sur mes blogs, c'est comme cela que je les ai découverts. Ça vaut le détours, c'est
http://blogosmose.blogspot.com/

lundi 13 septembre 2010

Dans la Jungle de Malaisie

La jungle, c’est touffu !
Eh oui, (heureusement que nous sommes là pour vous donner ces révélations n’est ce pas) bon, donc, on n’y voit rien et y apercevoir un animal quelconque relève de l’exploit.
Alors vous imaginez ma tête, quand, dans une petite promenade dans la forêt épaisse, ma petite Maé chérie me pointe un tronc d’arbre, à 5-6 m de nous, enveloppé de lianes et de végétation très dense et me dit : il y a un serpent, là !
Heuuuuu
J'arrête le guide, nous nous mettons tous à regarder intensément...
On ne voit rien.
Le guide s’approche de la zone (nous on recule hein) et puis dit:
"Ohhhhh, ouiiii, mais elle est drôlement forte cette petite !"
Ben oui, je suis fière de mon exploratrice, c’est sur.
Il y avait un énorme serpent sur le tronc, au milieu des lianes... Comment elle à pu le repérer, je me demande encore... (je mets la photo en agrandie pour ceux qui ne l'ont pas trouvé).
La photo, c'est le Chum qui est allé la prendre, sous mes encouragements frileux et après que le guide nous ait assuré qu'il pouvait s'approcher.... Voui voui.

C’était donc dans la jungle en Malaisie dans le parc du Taman Negara.
Pour y aller, nous avons pris un bus durant 3 heures, depuis Kuala Lumpur puis 3 heures de pirogue dans des paysages extraordinaires.

Finalement, au bout du monde, quand les plantations interminables de palmiers à huile s’arrêtent enfin, la jungle primaire, quasi impénétrable, foisonnante de vie et tellement menacée...

Nous étions quasi seuls dans notre petit campement, aussi nous avons pu découvrir la jungle épaisse loin des artefacts des camps pour tourisme de masse, une grande chance pour nous.

Évidemment, nous avons vu beaucoup de végétation superbe, pas mal d’insectes incroyables, mais très très peu d’autres animaux.
Des serpents, des scorpions (lors d’une ballade de nuit, il fallait oser), ces sortes d'écureuils multicolores et des marcassins de cochons sauvage.
On s’est pris aussi la mousson pendant que nous étions immobilisés sur une pirogue, sans possibilité de nous mettre à l’abri. C’est comme prendre sa douche en plein air, pareil.
Nous avons aussi fait une découverte de la canopée sur des ponts suspendus, à 20 m du sol.

Tout le séjours était vraiment superbe, il faisait une chaleur moite, tropicale qui nous rendait trempés de sueur au moindre mouvement mais les enfants ont réussit à faire une ballade de 5 km vraiment dans la jungle épaisse, avec leur père et le guide, ça montait au départ de 300 m de dénivelé et moi, je n’ai pas pu suivre.

Heureusement que c’était la fin du voyage, juste le moment où je commençais à réaliser que ma santé m’impose des limites mais avant que je n'ai eu le temps de m’en attrister.

Nous avons adoré la Malaisie et les Malais nous ont accueillis avec tellement de gentillesse que je vous recommande ce pays, allez découvrir la foret, c’est une expérience qui donne du sens à la vie. Aidons ceux qui se battent pour la préserver à continuer à la protéger...