mercredi 13 février 2008

Mes enfants face à la mort...

Je suis fière de mes filles… mais…

Compte rendu de la psychologue spécialisée dans les problèmes des enfants qui ont un parent cancéreux… « Les puces vont bien, elles gèrent bien la situation, on voit qu’elles peuvent en parler à la maison ».
Je dois l’avouer il y a dans ces mots pas mal de baume et une certaine révolte.
Mes puces sont excitées en permanence, elles ont des cauchemars, parlent de ma mort… et de la leur.
Hier, celle dont le prénom veut dire « celle qui vous envoûte » m’a demandé si elle aurait aussi le cancer quand elle sera plus grande… Et sa sœur, dont le prénom veut dire « Paix » m’a affirmé pas plus tard que ce midi qu’elle a peur que je meure.
Mais, c’est vrai, elles en parlent, elles expriment. Que pouvais je espérer ?

Avec ma maladie mes filles ont compris deux choses essentielles et redoutables, que leur maman peut mourir… que elles même sont mortelles.

Je le redoutais, évidemment. Mes puces n’ont que 6 ans. Quelle angoisse à 6 ans de découvrir qu’on est tous mortels, qu’il suffit d’un rien…
Moi je suis une Maman, je vois mes bébés livrés à la férocité du monde, je voudrais les couver jusqu’à ce qu’elles soient assez fortes, je voudrais qu’elles restent mes bébés innocents.
Et ces mots rassurants… Elles vont bien, elles gèrent bien, le principal c’est qu’elles puissent en parler.
Et ces mots et je comprends d’un coup… Elles ont 6 ans et elles sont assez grandes pour tout comprendre et elles sont assez fortes pour l’admettre.
Et elles, elles rigolent et jouent et c’est moi qui pleure…

17 commentaires:

  1. je trouve ça très bien qu'elles puissent en parler, qu'il n'y ait pas de tabou là-dessus.
    et au risque de me répéter et que tu ne me crois pas, bah je te trouve très courageuse, très forte et très intelligente, voilà c'est dit ;-)

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  2. Elles sont super tes filles. Vous êtes tous formidables. Des tonnes de bisous.

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  3. Même si je n'ai pas d'enfants, je peux imaginer ce déchirement (culpabilité?) à voir ses enfants, si jeunes, privés de leur tendre insouciance...

    Le cancer, la maladie nous percute nous et tout notre entourage aussi, pour nous malaxer douloureusement.

    Mais en chaque épreuve peut naitre aussi la lueur, la force, l'envie, la Vie et tant de belles choses...

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  4. Elles le comprennent à leurs façons, pas comme nous, pas de façon aussi désolante crois-moi. Mais c'est tellement bien qu'elles puissent le dire et oublier ensuite pour mieux jouer. Je t'embrasse

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  5. Oui, oui et oui. oui, elles vont bien, oui, c'est dur, oui, on a déjà assez à faire avec soi, alors on voudrait gommer ce qui touche ceux qu'on aime.
    Oui, ça fait partie de la bataille, et nous tous ici, malgré notre émotion et notre désir, nous sentons bien que nous ne pouvons pas gommer ce qui vous touche.
    Juste peut-être que vous ne vous sentiez pas seul. et oui, qu'ici tu puisse dire un truc comme putain de saloperie de bordel de pompe à merdre. Ou tout autres trucs du même genre.
    (l'anti-spams me demande d'écrire "pmfhms", ça marche aussi, je crois)

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  6. c'est une reaction tout a fait normal, c'est tres bien qu'elles l'exteriorisent plutot que de ne rien dire, d'etre malheureuses dans leur coin

    tu es formidable, elles sont formidables et ensemble vous vaincrez cette saloperie de crabe

    bises

    cahuette qui comprend rien a ton truc pour poster...

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  7. Tes filles ont l'air de le vivre "sainement", c'est vrai. Ce qui signifie qu'elles comprennent ce que tu traverses, mais à leur façon. Et qu'elles en parlent, qu'elles extériorisent leurs angoisses. Je comprends toutefois que tu balises un peu (beaucoup), que tu aimerais les préserver de cette confrontation, trop tôt venue. Mais voilà, la vie n'a pas cette délicatesse, et vous impose de franchir ce cap maintenant...

    Tes princesses franchiront ce cap, avec toi. Tu as peur de la mort, Tili, et tu revendiques le droit de penser que ça pourrait t'arriver. Oui, c'est vrai. Mais sachant cela, sans nier quoi que ce soit, je sais que tu te bats formidablement pour être du bon côté. Et nous, on y croit aussi, sincèrement.
    Becs de Suisse

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  8. Comme tout le monde ça me semble sur la bonne voie de ce coté-là. Les "expériences" et les "chocs émotifs" sont tellement importants dans le développement de nos enfants que si on les surprotège, ils trouveront le moyen d'en inventer.
    D'accord c'est vraiment pas une raison pour être malade...

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  9. Il y a des âges où on croit qu'on ne meurt que si on est tué, puis qu'on meurt aussi si on est très très très vieux. Et puis on grandit.
    Et vers 6 ans justement on comprend que tout le monde meurt un jour. Vieillesse, accident, maladie qui n'a pas guéri, agression.
    On s'interroge.

    J'ai 4 enfants, et mes jum'(les aînés) avaient 4 ans quand nous avons eu 5 décès en l'espace d'un an dans notre famille, en 2004. On a répondu à leurs questions, parlé de nos croyances, du respect du corps, de ce qui reste dans le coeur quand quelqu'un qu'on aime meurt. Il n'y a pas d'âge génial pour ça.
    Chacun comprend avec là où il en est, et apprend à célébrer la vie!

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  10. La pire des choses ,c'est de rester dans le non-dit alors baume et révolte , pleurs et rires , c'est bien que tous les membres de la famille puissent s'exprimer et vivre ensemble ce moment particulier .
    Et pour nous le faire partager aussi , juste merci .

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  11. j'ai deux petites filles de 7 ans que tu connais et, depuis l'âge de 5 ans, elles évoquent au moins deux ou trois fois par semaines leur angoisse de me voir mourir et de mourir elle-mêmes et pourtant, pas de cancer chez nous. Je me souviens que moi-même au même âge, j'étais taraudé par cette question. C'est parfaitement normal, menace présente et concrète ou non, à mon avis. C'est un stade par lequel tout le monde passe à peu près au même moment. Et c'est bien d'en parler. On dit que les deux plus grandes peur de chaque être humain sont l'intrusion et l'abandon. Je pense qu'il faut surtout rassurer ses enfants au maximum sur ces deux points. Non, ils ne seront pas abandonnés s'il arrive quelque chose et oui, l'intrusion d'un mal dans une famille peut se combattre.

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  12. Tes filles sont formidables, et tant mieux si elles vont bien. Nous aussi nous avons ete confonte a la mort cette annee, et Louise a "bien" ragit dans le sens ou elle a exprime ses angoisses et sa peine, ainsi que le fait qu' elle ne voulait pas que je veillisse ou que je meurre. 6ans 1/2, c'est un age ou on commence a comprendre ces choses profondément, et c' est bien normal d' avoir peur de perdre ceux qu'on aime.
    Courage, tu te bas bien contre ton mal, et a priori tu as fais le plus dur, la bete est partie, tu finis juste le travail avec ce traitement et tu seras guerrie apres.
    Je t' envoie tout mon optimisme et pleins d' ondes positives.
    Bises.

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  13. En ce jour de St-Valentin, un message d'amour un peu particulier : as-tu vu ce commentaire sur le Net (à l'adresse suivante : http://blog.lisabuzz.com/b.php/elleestfollecellela-Tili/6363/


    En parcourant Elleestfollecellela, on ressent comme un emerveillement, une pleinitude qui ne pourrait être comparée qu à celle de Champollion lorsqu il déchiffra les hieroglyphes egyptiens pour la première fois : Tout à coup, un nouvel univers se découvre, un univers signé Tili, tout en méandres exaltants et en posts uniques et précieux. A coup sûr, Elleestfollecellela figurera, dans 1000 ans, au musée du web.

    Signé : LisaBuzz.

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  14. PS. Steph la citation en question est un Blog qui les fait sur demande et c'est pour rire. ;-)

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  15. Ben oui elles sont bien jeunes pour être confrontées à ça!
    Mais oui aussi, elles l'encaisseront et ça ne les mepêchera pas de jouer et de grandir ;-) Et oui, encore, tant mieux si elles savent qu'elles peuvent en parler librement. C'est un sacré cadeau que vous leur faites là.

    Par contre sûrement qu'il te faudra en parler et reparler dans quelques temps. Dans une situation qui n'est pas tout à fait la même mais pas vraiment différente, j'ai fiat l'erreur de ne pas en reparler régulièrement. Et comme ils ne posaient pas de questions, je pensais que c'était mieux comme ça! Là était mon erreur: des enfants ça évolue vite, il faut réexpliquer en s'adaptant chaque fois à leur maturité nouvelle!
    Mais tu y arriveras sans soucis ;-)

    Une aide extérieure ponctuelle telle que celle là peut-être salutaire aussi. C'est au sein de l'hôpital qu'ils proposent cette "visite" pour les enfants?
    Je trouve ça super!

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  16. Oui, c'est une unité spécialisée en Psycho-Oncologie, au sein de l'hopital. Ils sont très bien.

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  17. D'accord Tili mais on le pense bien que ton blog passera à la postérité ;-)

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