jeudi 3 mars 2011

Pour bien vieillir, soyez heureux

Depuis plusieurs années, les scientifiques accumulent les indices liant les dépressions avec un risque accru d'avoir une démence en vieillissant, ou des troubles cognitifs modérés.

On avait d'abord observé que les personnes qui vivent très âgées en "bonne santé" ont un caractère plus gai en moyenne. Ensuite on a soupçonné que la dépression récurrente puisse abimer le cerveau.
Maintenant un article dans un grand journal scientifique* montre une corrélation entre le nombre d'épisodes dépressifs dans la vie et l'apparition d'une démence (essentiellement Alzheimer).

Je suis assez sûre que cela va faire le bonheur de l'industrie pharmaceutique produisant des anti-dépresseurs.
Cependant la société pourrait se poser la question du bonheur avant que d'autres y répondent à sa place !

Un bon conseil, vous vous préoccupez de la santé de vos proches vieillissant ?...
Alors, faites les rire, faites leur sentir qu'ils sont utiles, rendez les heureux !

Et puis, apprenez à vos enfants à voir le bon côté des choses, à évaluer positivement leur vie.
C'est valable pour tous d'ailleurs, qu'y a t-il de mieux qu'une vie remplie de rires ?

Bon, mais si je conclue maintenant je vais vous entendre râler.
Mouais bon elle est drôle celle là et comment qu'on fait pour faire rire les vieux et les moins vieux, hein?
OK, OK, quelques idées d'une grande finesse...
- Leur brancher internet et les laisser découvrir les requêtes les plus demandées du net... (hum)
- Leur confier les petits enfants quelques jours (si ça ne les rends pas heureux ça repose toujours les parents, ah ah ah).
- Les faire parler d'eux même, voir avec eux ce qu'ils pourraient faire d'intéressant, à quoi ils pourraient participer si ce n'est pas déjà le cas.
- Et puis, que chacun sorte ses ressources, posons nous tous la question : qu'est ce qui nous rends heureux? (Nb pour mon Chum, moi c'est un séjours au soleil, un hamac avec un bon bouquin et un beau mec qui me fait des papouilles... on peut toujours essayer non? ;-D)

* Dotson VM. & coll. Recurrent depressive symptoms and the incidence of dementia and mild cognitive impairment. Neurology. 2010 Jul 6;75(1):27-34.

9 commentaires:

  1. Parmi mes patients, un certain nombre sont confrontés à cette question chez leur(s) parent(s). Souvent, ils font eux-même cette observation que le parent concerné a, en quelque sorte, "choisit" s'oublier certaines choses. Comme si finalement c'était une voie de sortie.
    Cela me touche pour eux que ce soit "avéré"

    RépondreSupprimer
  2. Attention : corrélation ou association ne veut pas dire causalité... Le mécanisme responsable de la démence, via la destruction neuronale et les altérations fonctionnelles, peut aussi être responsable de la dépression. Par ailleurs, la dépression peut aussi être secondaire dans les stades précoces des démences, et s'inscrit alors dans un difficile processus de deuil. Le risque est de voir prescrire des IRS ou autres à n'importe qui aura oublié ses clés sous la pression de certains labos... On ne citera pas de nom.

    RépondreSupprimer
  3. On parle évidemment des dépressions répétées ANTERIEURES à la pathologie neuro-dégénérative.
    Mais tu sais, ces recherches sont en cours. Enfin quand je dis en cours, certaines sont à l'état de demandes de financements tu vois...

    Pour moi, le but n'est évidemment pas d'amener les populations à vivre sous camisole chimique dans la crainte de la dépression, bien au contraire, je voudrais amener les gens à penser sur le bonheur, sur la société en général.
    Les personnes âgées, en particulier, sont toujours plus seules, toujours plus exclues d'un rôle utile à la société, toujours plus dépressives, je crois que la façon dont la société est organisée n'est pas innocente à ce problème majeur, si nous n'avons rien d'autre à proposer que de "traiter pharmacologiquement" ces détresses, c'est évident que c'est ce qui va arriver dans le futur.
    A nous tous, les humains, de réfléchir ensemble à comment vivre heureux tous ensemble sans n'exclure personne...

    RépondreSupprimer
  4. moi j'ai déjà adopté le "refilez leur les gosses" , et effectivement tout le monde y trouve son compte : les petits qui évitent la garderie périscolaire, la mère qui ne court plus en sortant du boulot pour ne pas rater l'heure, et les gds parents qui voient leur journée rythmée et la fin bien occupée... et effectivement, n'ont pas le tps de déprimer.:-)

    RépondreSupprimer
  5. Il faut que je retrouve l'étude canadienne qui dit que statistiquement les vieux canadiens se disent plus heureux que les jeunes... Ce qui ne change en rien ce que tu dis mais l'éclaire différemment.

    et comme toi, je pense que la difficulté à définir son clan constitue une raison importante de la dépression et de ses conséquences à long terme.

    RépondreSupprimer
  6. Ah je vois que l'on a la même idée d'un certain bonheur, se faire papouiller sous les tropiques :D

    Pour ce qui est des enfants à garder, chez mes parents s'était synonyme d'horreur totale. Ils n'ont gardé ma fille que deux semaines en tout et surtout pas d'affilé, ils en parlent encore comme d'un exploit et pour ce qui est de mon fils une journée (ils ont maintenant 25 et 19 ans donc la peur que je leur refile s'est heureusement éloignée ;o))C'est à peu près semblable avec leurs autres petits enfants. Eux je crois que c'est un peu l'égoïsme qui les maintient en forme, c'est très bien parce que du coup nous sommes assez libres et pas du tout culpabilisé. Tant mieux si être heureux peut être une arme contre l'alzheimer, je suis je crois très bien dans ma vie !

    RépondreSupprimer
  7. Le problème c'est que parfois tu es entourée de personnes qui sont inaptes au bonheur... et que t'as beau les pousser vers des choses sympas elles ne voient que le malheur.

    Et ils sont mignon les scientifiques sur ce coup là mais quand tu es depressif, souvent c'est pas un état de fait choisi ou souhaité !!!

    sinon, moi je suis heureuse et de bonne humeur la majorité du temps...alors cool pour plus tard !

    RépondreSupprimer
  8. J'espère que tu ne vois pas, dans ce texte une pensée allant dans le sens que la dépression serait choisie ;-)

    Ce que j'essaye de dire c'est que certaines causes de dépression sont à rechercher dans l'organisation de la société. Que cet état dépressif semble mauvais pour les populations. Et que donc c'est à toute la société de réfléchir à comment éviter ça, non ?

    RépondreSupprimer
  9. Un débat à la maison de la poésie de Paris qui a l'air bien alléchant.

    le 12 mars à 15h débat "La place de la folie dans notre société"
    intervenants : Marie-José Mondzain, philosophe et écrivain
    Patrick Chemla, psychiatre-psychanalyste
    Mathieu Bellhassen, psychiatre, fondateur d'Utopsy
    Heitor de Macedo, psychanalyste
    Leslie Kaplan, écrivain
    Débat animé par : Heitor de Macedo et Leslie Kaplan
    entrée libre

    RépondreSupprimer