Oh ma fille , n'attends pas
On éduque les filles à attendre, le prince, la chance, l'argent, la
position sociale, la beauté...
N'attends pas ma fille,
Tu n'as que faire des princes soumis à leur argent, soumis à leur soif de pouvoir, soumis à leurs besoins, bercés de cette corrosive illusion que tout leur est dû.Tu es libre ma fille,
comme l'air que tu respires, comme le loup dans les steppes, comme
l'eau de la rivière, ta liberté fait peur comme le feu dans une
pièce enfermée, ne te laisses jamais enchainer...
Tu n'as que faire des choses censées te rendre belle, vêtements, bijoux, produits de beauté.
N'attends pas la richesse et ses symboles et ses objets, car tu es déjà riches, ma fille, de ta vie, de ta force, de la grandeur de ton âme, cherches les choses simples et découvres que la sobriété est la plus grande des richesses.
Tu es belle ma fille, infiniment belle, tout fard en saurait que t'enlaidir, la nature t'as déjà tout donné, et par la beauté de l'âme que tu construit, chaque ride, cicatrice, te rendra toujours plus belle.
Tu es intelligente ma
fille, vive et curieuse, tu sauras tout comprendre, tu pourras tout
apprendre de ce que tu auras envie de découvrir. N'attends pas que
l'école ou qui que ce soit te donne la permission de réussir,
apprends car cela t'intéresse et va où ta passion te mène, ne
laisses pas un diplôme tamponné être le but. Ne te laisses pas
écraser par ceux qui te diront que tu ne peux pas comprendre, que
tel chemin de savoir te serais interdit. Tu peux tout ma fille, ton
esprit en restant libre saura toujours trouver les vrais chemins du
savoir. Laisses les fous penser que savoir se tamponne sur un papier.
N'attends pas la chance pour vivre ta vie. Tu n'as que faire de la chance quand tu as la passion, l'émerveillement de la vie, de l'abeille qui butine, la curiosité et la soif de découvrir la vie.
Tu sauras rebondir de
tes échecs et des coups du sort en t'enivrant de ce qu'ils
t'apprendront. En comprenant cela ma fille tu remerciera même la
maladie, la tristesse et la mort de t'apprendre les meilleures choses
de la vie et de ne pas t'avoir épargnée.
N'attends pas le repos,
il n'appartient pas aux femmes, aimes la tâche le courage autant que
tu aimes la vie, ignores la paresse. Tu verras ma fille que ne rien
faire n'est grand que quand c'est un choix, que quand tu contemples,
que quand tu savoures tes rêves créateurs.
N'attends pas l'amour ma fille, Aimes comme ton cœur te le dicte, indépendamment de ce qui te sera donné en retour et quand lasses d'attendre tu comprendras que celui que tu aimes ne peux pas partager ta passion et se bruler au fond de ton âmes, alors pardonnes et voles vers d'autres rivages, ces tristesses aussi enrichiront ton âme. Aimes et restes libre, ne te laisses jamais enfermer soit disant par amour. L'amour n'est pas un dû, l'avoir n'est pas un contrat, l'amour n'est pas une fin.
L'amour est l'essence
même de la liberté, l'enfermer c'est le détruire, aimes et restes
infiniment libre. Bien sûr tu auras des choix à faire, des
contraintes, des renoncements... Fais les par amour ma Fille, fais
les par passion, fais les avec intelligence et par ton esprit
éclairé.
N'attends pas de la vie
qu'elle t'apporte les chimères vantée par une société malade, une
belle maison, un mari, des enfants bien comme il faut... Tous cela
est du vent. N'attends pas le bonheur, le bonheur est en toi, il ne
s'achète pas, il ne se mérite même pas, il se porte, il se vit, il
se partage, regardes dans ton cœur et tu le trouveras, tu es la
source même de ce bonheur tellement cherché.
N'attends pas d'être
mère pour te compléter ou parce qu'il le faudrait. Si tu veux des
enfants, fais des enfants et aimes les comme je t'aime, mais ce n'est
pas d'en avoir qui fera de toi une femme, tu es déjà une femme. Tu
es de l'humanité, vit ton sexe de femme sans te soucier de savoir si
tes actes sont ceux d'une femme ou d'un homme, et si tu voulais être
un homme, soit un homme, soit qui tu veux être, ma fille tes choix
seront toujours les meilleurs.
Mais oui, être mère est ma grande joie, ma passion, mon bonheur, un Amour immense, une source d'eau vitale et je te remercie, ma chérie, du bonheur que je vis en te regardant devenir femme.
C'est beau. Et c'est pile ce que je pourrais dire à Suzanne. J'espère que notre façon de l'éduquer, que l'exemple que je lui donne, lui permettrons de le comprendre.
RépondreSupprimerMerci Anne. J'ai une grosse dichotomie en tant que mère dans mon message et dans mes peurs. Comment t'en sort tu toi ?
SupprimerElle a 16 ans. Et elle raisonne drôlement bien. Elle semble forte. Contrairement à son aspect physique (1m50 pour 38 kg). Je suis comme toi, j'ai confiance et j'ai peur...
SupprimerJ'ai écrit ce texte pour mes filles, et elles l'ont pris, leur liberté !
RépondreSupprimerEt j'ai réalisé que même si je le souhaitais ardemment cela me fait aussi très peur, je suis terrifiée..
J'ai peur pour elles, de ce que cette liberté va provoquer comme rejet de la société comme difficultés de vie, comme agression de leur personne.
Je me sens obscurément coupable de leur dire qu'elles sont libres dans un monde où les femmes libres peuvent être martyrisées, écrasées, broyées. Il y a un antagonisme majeur entre mes souhaits et mes peurs, j'en arrive parfois à tenter de les brider par peur que le monde ne les abimes...
Vous les autres mères et pères de filles libres, comment vivez vous ce paradoxe ? Comment surmontez vous vos peurs ?
Je confirme elles sont belles libres et pleine de vie ! Signé ici Grenoble (•‿•) D'expérience en expérience elles vont tracer leur propre route et laisser leur empreinte sur le vaste monde. Il y aura certainement des épreuves qu'elles surmonteront avec fierté. Malgré nos peurs nous ne pouvons rien faire de mieux que les laisser voler de leurs propres ailes et profiter de ces moments où ils rentrent au nid
RépondreSupprimerPS: j'ai pris mes nouvelles fonctions. Mon équipe projet n'est composée que de jeunes apprentis, jeunes diplômés ou junior. C'est à la fois motivant et flippant... Ils ont faim d'apprendre de monter en compétences et en autonomie. Je me sens responsable de les accompagner dans leurs premiers pas dans le grand monde (•‿•)
Coucou, alors, indice Grenoble Hummm j'avoue j'hésite parce que Grenoble est un endroit où j'ai beaucoup de copines ;-) Tu pourrais m'adresser un mail STP ?
SupprimerEt sur le reste, ohhh combien vrai, les laisser voler, gérer nos peurs nous même et profiter quand nos amours sont là :-)
Et c'est chouette d'avoir des jeunes, moi aussi j'adore ça avoir des jeunes au travail, être responsable de leur apprendre, de les faire monter. Pas toujours facile d'ailleurs mais chouette.
Moukmouk
RépondreSupprimerHey l'ours, trop contente de voir ton passage ici :-) Je t'ai envoyé un mail.
SupprimerC'est sûrement moi le problème avec le captcha... combien de fois ai-je écrit un texte similaire... le tien est très bon, mais nos enfants doivent se libérer de nous d'abord! le regard d'un parent les empêche d'être libre...certainement pas de leurs fautes... si peux de la notre... On les voudraient "nos enfants" ils doivent d'abord se libérer de nous pour nous revenir heureux et libres.
RépondreSupprimerC'est très beau. Et cela m'évoque une citation de Hegel, qui est affichée depuis des années sur le mur de notre cuisine : "La vie ne vaut que ce que nous sommes capables de risquer pour elle"; "Il n'y a de liberté que par l'acte même de libération". (c'est un passage de la Phénoménologie de l'esprit sur la dialectique du maître et de l'esclave).
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