Encore une fois, le pouvoir exécutif a fusillé le pouvoir législatif avec ce «fumeux» article 49.3 de la constitution.
Savez vous de quoi procède ce fameux article ?
Il s’agit d’un article de la CONSTITUTION de la Vème république qui permet au gouvernement de fusiller le débat parlementaire.... Et oui, de faire passer un texte de loi SANS VOTE.... Déjà que certains trouvent que nos parlementaires représentent si peu les intérêts du peuple, là on est carrément tranquilles, le peuple disparait du débat sans autre forme de procès.
Ce bazooka exécutif de la V ème république est sans précédent dans l’histoire de nos pseudo-démocraties.
Bien sûr même en voulant assurer une plus grande stabilité au gouvernement, nos anciens ont voulu tout de même instaurer un contre-pouvoir.
Ainsi l’assemblée peut engager une «motion de censure»... Qu’une élus de gauche vient de déposer, d’ailleurs...
Que veut dire une «motion de censure ?» Que si l’Assemblée nationale dans son ensemble n’est vraiment pas d’accord la seule chose qu’elle peut faire c’est de forcer le gouvernent à démissionner.
Mais ce contre pouvoir ne fonctionne pas, nous le savons, par l’histoire, et par l’analyse du fonctionnement de ce mécanisme.
D’une part il est très difficile qu’une motion de censure passe, car l’organisation du pouvoir par des «partis politiques»** rends ce vote très improbable.
D’autre part, la seule fois où la motion de censure est passée, contre Pompidou, il a démissionné pour être aussitôt reconduit...
Enfin la crise politique qu’entrainerait une motion de censure réussie amènerait très très très probablement la dissolution de l'Assemblée. Nos élus députés le savent, et comme dans l’immense majorité d’entre eux, ils sont des «élus professionnels» ils veillent à leurs intérêts, ce qui est tout à fait logique mais fort malheureux du point de vue du peuple qu’ils sont censés représenter...
Problème pour nous, le petit peuple, car la seule manière de revenir sur ce pouvoir si nous pensions que l’équilibre de la séparation des pouvoirs est rompu, ce serait de passer à une 6 ème république et de ré-écrire une constitution... Attention PAS que ceux qui sont déjà au pouvoir l'écrivent, car ils risqueraient de se favoriser encore eux-mêmes, mais bien que le Peuple l'écrive! Ce qui suppose une assemblée constituante... Ce qui suppose aussi une période de crise... Mais nous savons tous qu’une fracture engendre une période de chaos dont l’issue est, par essence, imprévisible...
La prudence amène à cette immobilité. On peut se dire que cette immobilité entraîne une dégradation lente qui pourrait coûter à nos enfants plus cher qu’une crise peut être passagère pour nous... Mais entre la quasi certitude du risque d’engendrer une fracture à l’issue incertaine et le «peut être» «probable» «lointain» du risque pour nos enfants, moi aussi je reste là à regarder sans bouger...
C'est bien? C'est mal? C'est autre chose ? Qu'en pensez vous ?
** Pour comprendre pourquoi je dis que l’organisation du pouvoir en partis politiques pose problème, je vous conseille +++ de rechercher sur internet ce vieux texte de 1940:
«Note sur la suppression générale des partis politiques». De Simone Weil !
Parfaitement d’actualité, extraordinaire de limpidité, d’intelligence, d’humanisme.... En plus c’est un texte court de 12 pages.... Une femme hors du commun... Franchement ça vaut le coup de le lire !
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