mardi 15 mars 2011

Actualité

L'actualité est si préocupante qu'il est difficile de parler d'autre chose, de regarder ailleurs.
Entre les catastrophes qui s'enchaînent au Japon (dire qu'on a failli aller y vivre cette année) et les préocupations en afrique.
L'Afrique qui est si chère à mon coeur.
Comment peut-on abandonner des peuples qui réclament leur liberté ?
Comment peut on imaginer remettre des personnes à l'eau ?
Je viens d'une famille de boat peoples. Mon père, enfant, avec sa maman et sa soeur, a fuit l'espagne après que Franco ait fait exécuter mon grand père, un élu, député...
Ma famille a fait le même trajet que d'autres font dans l'autre sens, ils ont fui pour arriver en Afrique.
Afrique où j'ai pu grandir en bénéficiant du même regard éducatif de tous les adultes environnants, les voisins, les amis, les marchands, les inconnus dans la rue, comme tous les enfants... Parce que élever un enfant cela concerne tout le monde.
Pays laïque où les gens vivaient en paix, où toutes les fêtes de chaque religion étaient une occasion de partage et de joie...
C'est moins le cas maintenant ! Las bas comme ici, les gens ont commencé à moins bien vivre ensemble.
Mais qu'est ce qui a changé ? Qu'est ce qui fait que des gens n'arrivent plus à être tolérants ?
La montée des extrémismes ?
Elle vient d'où cette montée, qui l'a orchestrée, financée, entretenue ?
J'ai bien peur que la réponse à cette question essenteille ne soit soigneusement escamotée.
On montre du doigt les pauvres gens qui fuient espérant un avenir meilleur et on se tait sur l'essentiel...
On frappe sur les faibles et on on caresse les puissants.
C'est comme tout cet argent qu'on met pour soigner les gens qui sautent sur des mines, sans attaquer la question de qui met les mines et pourquoi, sans rien changer à ce qu'il y a derrière.
Étrange monde...
Triste monde...

7 commentaires:

  1. Oui, immense compassion pour ces peuples qui souffrent, qui ont peur, pour le Japon, les pays d'Afrique, ces dernières semaines.

    Tu demandes "Mais qu'est ce qui a changé ? Qu'est ce qui fait que des gens n'arrivent plus à être tolérants ?". Moi, je dis que la dégradation des conditions de vie ici en Europe (je ne peux pas parler d'un ailleurs que je ne connais que de ouï-dire) fait que les gens se sentent déjà exploités, pressés, abandonnés. Et que la tolérance, forcément, diminue. Parce que le quotidien est déjà dur, et qu'il est difficile, dans ces conditions, de partager. Attention, hein, je n'applaudis pas. J'aimerais que nous soyons plus généreux...

    J'ai vu une émission il y a quelques temps, sur ceux qui fuyaient la Tunisie après la révolution. Le commentateur se posait la question que certains se posent : maintenant que le dictateur est déchu, pourquoi fuient-ils ? Pourquoi ne construisent-ils pas leur pays à leur manière ? Il y a tant à faire, un futur à inventer... Pourquoi fuir maintenant ? Il s'avère sans doute que ceux qui fuient y sont parfois poussés, à cause d'accointances avec l'ancien régime. Ou s'y résolvent d'eux-mêmes, pour ces mêmes raisons. Soit. Je suis néanmoins persuadée que sous un régime dictatorial, chacun essaie de faire ce qu'il peut pour bien vivre. Ce qui inclut, parfois, de caresser dans le sens du poil. Je ne sais quoi penser, hormis que le problème existe et que nous ne pouvons éviter d'y réfléchir. Que nos pays ont les moyens d'aider les populations.

    Je m'arrête...

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  2. Louve, ici en Europe la dégradation ne me semble pas la cause, bien plus l'égoïsme induit par une société consummériste, consommer en écrasant l'autre.

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  3. réactions en vrac...
    Avant, le monde était plus petit...
    Comment peut-on dire qu'il faut les remettre à l'eau ? (j'ai entendu une dame rajouter que le bateau devrait avoir un trou) Comme on a pu gazer des personnes. Je suis en train de lire Des gens très bien, le livre d'A.Jardin sur son grand-père chef de cabinet de Laval au moment du Vel d'hiv. C'est un peu brouillon, plein de colère, mais ça fait réfléchir sur notre société actuelle...

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  4. Valérie, tu as sans doute en grande partie raison. On voit tellement de peuples qui ont très peu, partager encore, être solidaires. Mais nous ne savons plus l'être. Certes, la société consumériste y est pour quelque chose, la frénésie du "plus avoir" empêche parfois/souvent de s'arrêter et de regarder autour de soi, de prendre le poul du monde, la mesure des différences. Ceci dit, j'ai quand-même l'impression - c'était peut-être mal exprimé - que si nous "avons" de plus en plus, en Occident, c'est au détriment du bien-être. Les gens se sentent "rabougris" à l'intérieur, peu reconnus, ne savent plus comment s'épanouir. Ceci n'est pas propice à l'ouverture à l'autre. Et nous sommes paradoxalement dans une société hédoniste, qui s'introspecte, se scrute, mais beaucoup individuellement. Alors, les grands problèmes de l'humanité, cela paraît un peu décalé, on ne sait plus vraiment penser à l'autre, celui qui est étranger, qui ne nous est pas semblable, qui habite/parle/mange/prie etc. différement. Rrrrraaaaaaaa, concilier l'amour de soi et l'amour de l'autre ! Je n'ai pourtant pas l'impression qu'on s'aime mieux, malgré tout, parce que une certaine dose d'égoïsme est salutaire, on est mieux outillé pour aider/aimer l'autre. Mais je crois qu'on s'occupe beaucoup de soi sans pour autant s'aimer mieux.

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  5. Là on n'est plus dans le registre scientifique mais dans la philosophie, le sentiment de chacun.
    Mon sentiment à moi, c'est que ce qui a pu changer, ce serait plutôt du registre de l'éclatement de la notion de "groupe" en particulier de l'éclatement de la famille, du repère "clanique" comme dit Moukmouk.
    En envisageant le bonheur comme une notion qui se rapporte à l'individu on a peut être pensé que le bonheur des individus fait celui du groupe. Mais ça n'a pas l'air d'être le cas.

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  6. Ce qui a changé: l'éclatement de la cellule familiale, l'éclatement des parcours résidentiels, l'étallement des villes. Une société où la fierté des individus est dans ce qu'ils possèdent, et non ce qu'ils réalisent... L'accélération de la vie. Une information zapping au détriment du temps nécessaire pour prendre le recul indispensable à la bonne compréhension des phénomènes sociaux. Le désengagement des citoyens pour la politique, le militantisme...

    Et puis il y des choses qui ne changent pas. La désignation de "victimes", le droit de vote aux étrangers vivant en France, les lieux de cultes pour les musulmans, le recrutement sous anonymat, et beaucoup d'autres choses encore.

    J'avais mis une interview intéressante de MG Buffet sur mon blog.

    http://vimeo.com/20023007

    Bises

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  7. La folie de l'argent et du pouvoir qui monte à la tête... L'être humain qui croit qu'en s'hyper-civilisant, il va pouvoir oublier sa condition animale... et qui ne réalise pas qu'il en perd toute son humanité...
    Société du "faire" et de "l'avoir" au détriment du "être"... Egoïsme fondamental et perte de la conscience de l'essentiel...
    Pff, je vais faire un tour dans le jardin, regarder pousser les brins d'herbe...

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